L’UB abandonne la collaboration avec Damso, pas de chanson officielle pour les Diables
L’Union Belge (URBSFA) a finalement décidé de renoncer à son choix du jeune rappeur bruxellois d’origine congolaise Damso pour le futur « hymne » devant accompagner les Diables Rouges au Mondial en Russie.
Face aux critiques qui se sont multipliées ces derniers jours, notamment de la part d’une association féministe qui avait interpellé les sponsors de l’équipe nationale sur le sujet, l’UB indique toutefois « déplorer au plus haut point la controverse sociale ».
Elle précise que la collaboration avec Damso a été arrêtée « de commun accord ». L’abandon du projet signifie qu' »il n’y aura pas de chanson officielle en vue de la Coupe du Monde 2018″, ajoute la fédération, qui avait tenté précédemment de défendre son choix en confirmant sa confiance en l’artiste, qui était vu comme « un exemple d’intégration » issu de l’immigration, un artiste jeune et populaire qui semblait également plaire aux joueurs.
La polémique basée sur de précédentes chansons du rappeur, accusées de véhiculer des paroles dégradantes envers les femmes, a toutefois eu raison, jeudi, des efforts de la fédération de calmer le jeu en attendant de faire connaître la composition de Damso pour le périple russe des Diables.
« La controverse sociale autour dudit artiste et l’agitation de ces derniers jours font en sorte de détourner complètement l’attention de tout ce qui prime pour l’Union Belge de Football », regrette cette dernière, justifiant finalement son renoncement. « Nous endossons la pleine responsabilité de cette controverse et de cette agitation. Nous en tirerons certainement les leçons nécessaires pour le futur afin de véhiculer nos valeurs positives avec encore plus de conviction », ajoute l’Union Belge, qui rappelle vouloir « représenter toutes les franges de notre société ».
La « Fédération Belge de Football ne fera aucun autre commentaire et n’accordera aucune interview à ce sujet », conclut le communiqué, qui relaie les excuses de l’URBSFA « vis-à-vis de toutes les personnes qui se sont senties offensées, discriminées ou amoindries à l’occasion du choix » de Damso.
Le choix du rappeur bruxellois avait été annoncé en novembre dernier, via une vidéo diffusée sur Twitter et mettant en scène Eden Hazard et Michy Batshuayi. Les critiques envers ce choix ont connu un coup d’accélérateur en ce début de mois de mars, avec notamment la « lettre ouverte » du Conseil des femmes, envoyée entre autres aux sponsors. L’organisme y parlait de « textes remplis de dégoût, de mépris et de violence verbale envers les femmes », d’un artiste au « langage grossier et sexiste » qui ne conviendrait pas, selon lui, comme porte-drapeau d’une équipe nationale.
Des personnalités politiques avaient ensuite rejoint la controverse, dont la secrétaire d’Etat à l’Egalité des Chances Zuhal Demir ou encore le vice-Premier Alexander De Croo. Les sponsors officiels n’avaient tardé à, à leur tour, se montrer hésitants, alors que la chanson officielle demandée à Damso n’avait pas encore été rendue publique.