Loi anti-fessée: la Belgique, mauvaise élève en la matière
Le délégué général aux droits de l’enfant, Bernard De Vos, a plaidé mercredi pour l’adoption rapide en Fédération Wallonie-Bruxelles d’une législation contre les violences éducatives, à savoir ces fessées et autres claques parfois infligées par les parents à leurs enfants.
A l’occasion de la présentation de son rapport annuel d’activités devant le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, M. De Vos a rappelé aux députés que la Belgique faisait figure de pays particulièrement en retard en la matière.
Wallonie-Bruxelles, M. De Vos a rappelé aux députés que la Belgique faisait figure de pays particulièrement en retard en la matière. « De nombreux pays ont pris des législations contraignantes pour aller vers le respect intégral des enfants », a-t-il souligné. Pour M. De Vos, l’objet de cette législation ne devrait toutefois pas de stigmatiser les parents, mais au contraire de défendre, par diverses campagnes, « l’éducation non-violente et bienveillante ».
La France a définitivement adopté l’été dernier une législation contre les violences éducatives ordinaires, un texte essentiellement à valeur pédagogique visant à responsabiliser les parents et protéger les enfants. Il insère notamment au code civil français une mention qui est dorénavant lue lors des mariages, laquelle stipule que « l’autorité parentale s’exerce sans violences physiques ou psychologiques ». La phrase est aussi inscrite à présent à la première page des carnets de santé délivrés aux jeunes Français.
Plus d’une cinquantaine de pays se sont déjà dotés de pareille législation, en majorité dans l’Union européenne. La Suède fut la pionnière en la matière, et ce dès 1979.
Dans une allocution qui coïncidait avec le trentième anniversaire de la Convention des droits de l’enfant, M. De Vos a rappelé les progrès qui devaient encore être accomplis chez nous en la matière, pointant notamment la faible disponibilité de places dans les crèches, ou encore la gratuité scolaire qui n’est toujours pas une réalité en Wallonie et à Bruxelles. Le délégué général a aussi pressé les autorités publiques à en faire davantage pour lutter contre la pauvreté infantile, un phénomène en progression ces dernières années.
Selon des statistiques récentes, un enfant sur quatre en Wallonie vit sous le seuil de pauvreté, un chiffre qui atteint même 40% en Région Bruxelles-Capitale. « Les droits de l’enfant, ce sont les devoirs des adultes », a-t-il résumé devant les députés.
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