Actuellement, le mégachantier anversois de l'Oosterweel pèse lourd dans les dépenses. © BELGA IMAGE

L’inflation élevée, une aubaine pour le budget flamand?

Le Vif

Source de rentrées supérieure à la croissance des dépenses, la poussée inflationniste engendre un effet d’aubaine que le budget flamand, dans le rouge, ne veut pas se priver d’exploiter.

Son regain de vigueur n’inspire rien de bon. L’inflation, cet emballement des prix que l’on n’attendait pas vraiment, fait peu d’heureux et mal au portefeuille. Mais toute règle a ses exceptions et les finances publiques flamandes en sont une. « L’inflation élevée est une aubaine pour le budget flamand », assure même le Serv, le Conseil économique et social de la Flandre. L’organe de concertation sociale, qui rassemble représentants patronaux et syndicaux, est ressorti porteur d’une bonne nouvelle de sa plongée dans les indicateurs budgétaires flamands pour 2022: d’ici à la fin de la législature (2024), déficit public de la Flandre, encore estimé à 2,7 milliards d’euros cette année, devrait se réduire, par la grâce de l’inflation, à 919 millions et même à 126 millions si l’on écarte les dépenses absorbées par le mégachantier anversois de l’Oosterweel et celles mobilisées pour financer le plan flamand de relance.

Le déficit public flamand, estimé à 2,7 milliards en 2022, devrait, par la grâce de l’inflation, se réduire à 919 millions d’ici à la fin de la législature, en 2024.

Allié inespéré

A l’origine de cette heureuse surprise, une croissance des recettes, qui épouse la hausse de l’inflation par l’intermédiaire de l’index des prix à la consommation. Résultat: dotation fédérale, impôts régionaux, centimes additionnels sont à la fête et « si l’inflation estimée atteint 5% en 2022, les recettes augmenteront donc aussi de 5% »

Au rayon dépenses publiques, en revanche, l’envol est moins automatique puisque « nombre d’entre elles collent à l’index santé (lissé) qui ne prend en compte que partiellement et tardivement les prix de l’énergie à la hausse, ou bien ne sont pas couplées à un index ou suivent un taux de croissance qui leur est propre », analyse le Serv.

Tout bénéfice pour le budget flamand qui trouve ainsi dans l’inflation un allié inespéré, annonciateur d’un surcroît de rentrées financières capable de quasiment neutraliser la facture d’une crise sanitaire qui joue les prolongations. Matthias Diependaele (N-VA) se dit un grand argentier ragaillardi par ce verdict rassurant sans pour autant verser dans une euphorie déplacée. « Nous sommes encore loin d’être sortis de la zone de danger« , avertit le ministre des Finances, un oeil inquiet sur le foyer ukrainien de tensions géopolitiques.

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