Tinne Van der Straeten et Alexander De Croo
Tinne Van der Straeten et Alexander De Croo

Les surprofits générés par le nucléaire s’élèveraient à deux milliards d’euros

Le Vif

La ministre de l’Énergie, Tinne Van der Straeten, a chiffré à deux milliards d’euros le montant des surprofits réalisés par le groupe Engie Electrabel grâce à ses réacteurs nucléaires non sujets à une prolongation de leur durée de vie.

« On a demandé à la CREG (la Commission de régulation de l’électricité et du gaz, un organe indépendant, ndlr) de calculer ces surprofits. Ils s’élèvent à deux milliards pour les centrales nucléaires non prolongées« , a-t-elle affirmé lors de l’émission Jeudi en Prime sur la RTBF.

Selon Mme Van der Straeten (Groen), quelque 700 millions d’euros pourraient ainsi être récupérés sur les « bénéfices extraordinaires liés à la crise ».  Son calcul est assez proche de celui réalisé par le vice-Premier ministre et ministre des Finances, Vincent Van Peteghem (CD&V). Selon lui, l’écrémage des surprofits des entreprises énergétiques devrait rapporter « au moins un montant équivalent » à la contribution de répartition déjà imposée au secteur nucléaire. « Aujourd’hui, la rente nucléaire rapporte 750 millions d’euros. Si l’on se penche sur les autres secteurs, il faut au moins un montant équivalent », avait-il affirmé mercredi lors de l’émission Terzake de la VRT.

Depuis plusieurs semaines, le gouvernement planche sur la possibilité d' »écrémer » les surprofits engrangés par les entreprises énergétiques. Les mesures nécessaires seront prises à cet effet, a confirmé mercredi le comité de concertation. Un groupe de travail composé d’experts de la CREG, du SPF Économie et du SPF Finances a été chargé d’examiner où se situent ces bénéfices excédentaires, s’ils peuvent être captés en Belgique et quels instruments fiscaux et juridiques peuvent être utilisés à cette fin.

La ministre de l’Energie a assuré jeudi soir qu’il existait des moyens juridiques permettant au gouvernement de récupérer une partie de ces surprofits. Sur les sept réacteurs nucléaires que compte la Belgique (quatre à Doel, près d’Anvers, et trois à Tihange), deux doivent fermer au cours des prochains mois: Doel 3 (d’une capacité d’un gigawatt) le 1er octobre prochain et Tihange 2 (d’une capacité identique) le 1er février 2023.

Le gouvernement s’est accordé sur une prolongation de dix ans des deux réacteurs les plus récents, Tihange 3 et Doel 4 au-delà de 2025, date à laquelle la Belgique devait en principe sortir du nucléaire. Ces deux réacteurs devraient être opérationnels en octobre-novembre 2026 afin que la sécurité d’approvisionnement énergétique du pays soit garantie à l’entrée de l’hiver 2026-2027.

Mais des voix s’élèvent au sein de la Vivaldi pour prolonger davantage de réacteurs ou pour ne pas démanteler ceux de Doel 3 et Tihange 2 de manière irréversible.

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