Les signalements de discriminations liées au genre en augmentation
L’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes a reçu l’an dernier 1.020 signalements de discriminations liées au genre, soit 16% de plus que l’année précédente, indique-t-il jeudi.
La majorité (34%) de ces signalements concernent le marché du travail. Parmi ces derniers, 38% avaient trait aux conditions de travail et rémunérations, 30% à l’accès à l’emploi et 18% à la fin de la relation de travail. En outre, près d’un sur trois concernait la grossesse ou la maternité, un fait « frappant », selon l’institut. « Ce chiffre ne constitue que la partie émergée de l’iceberg, car peu de femmes osent faire respecter leurs droits. Devenir mère est encore trop souvent un obstacle à la carrière pour les femmes », pointe Michel Pasteel, directeur.
« Je suis particulièrement interpellée par l’état des discriminations dans le monde du travail », a réagi, dans un communiqué, la secrétaire d’État à l’Égalité des genres Sarah Schlitz. « Les jeunes femmes ont du mal à décrocher un emploi parce qu’elles sont susceptibles de devenir maman, des femmes perdent leur emploi ou sont rétrogradées parce qu’elles sont enceintes, des co-parents subissent des pressions parce qu’ils ou elles veulent prendre un congé parental. C’est inacceptable en 2022. » Vient ensuite l’espace public, qui couvre 21% des signalements. Ceux pour harcèlement sexiste en ligne poursuivent leur hausse (+23%). L’institut explique cette progression en partie « par l’adoption de la loi du 4 mai 2020 qui octroie à l’Institut des compétences en matière d’aide aux victimes de revenge porn ». Une augmentation qui n’étonne pas non plus Mme Schlitz « vu l’augmentation de la digitalisation de la société. Ces violences privent les victimes, le plus souvent des femmes, de liens sociaux, de revenus et de leur liberté d’expression. (…) Il est essentiel de s’attaquer à la violence numérique, et notamment à la violence sexuelle numérique ».
Les signalements pour harcèlement sexiste de rue ont, eux, bondi de 75% en un an, dans une société de plus en plus sensibilisée à cette problématique. Mais de nouvelles méthodes, comme faire patrouiller des agents en civil, notamment à Bruxelles Nord ou Liège, contribue également à constater plus facilement ces faits. Autre constat: malgré un recours important au télétravail en raison de la pandémie de coronavirus, l’institut enregistre de plus en plus de signalements pour faits de harcèlement sexuel, en particulier au travail (+37%). Enfin, les signalements pour des discriminations envers des personnes transgenres sont également en hausse de 28% par rapport à 2020. « Au vu de l’ampleur du phénomène, du personnel au sein de l’IEFH est spécialement affecté au suivi de ces dossiers », relève la secrétaire d’État à l’Égalité des genres. « Les chiffres concernant les discriminations lors d’un changement de genre sur un papier officiel sont très préoccupants, ces démarches doivent impérativement être facilitées », avance-t-elle.
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