Les retours d’Afghanistan s’intensifient: « La pression sur les évacuations augmente »
Le nombre de Belges évacués de l’aéroport de Kaboul dépasse largement les 580, prévus initialement. Au total, 1.300 personnes ont déjà pu être évacuées de Kaboul depuis le début de l’opération Red Kite, a indiqué la ministre de la Défense Ludivine Dedonder.
Malgré une situation toujours très difficile à l’aéroport de Kaboul, les évacuations d’Afghanistan s’intensifient: 433 personnes ont ainsi pu être évacuées ce mardi depuis Kaboul vers Islamabad, dans cinq rotations d’appareils belges. Les arrivées à Melsbroek s’intensifient également: 226 passagers ce lundi, un avion à pleine capacité ce mardi, soit 250 personnes. Ce mercredi, un Airbus A330 MRTT de la Défense a atterri à Melsbroek avec 198 personnes à bord suivi d’un deuxième vol avec 272 personnes à bord dont 202 Belges et 70 Néerlandais. A bord de ce deuxième avion, il y avait notamment trois femmes enceintes et une mère avec un enfant âgé de 17 jours seulement. 34 Belges étaient déjà arrivés à Amsterdam ce samedi.
Le premier appareil en provenance d’Islamabad, un Airbus A330 MRTT, a atterri à 8h45 à l’aéroport militaire de Melsbroek pic.twitter.com/GU8azswqji
— Belgian Defence (@BelgiumDefence) August 25, 2021
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Un total d’environ 900 arrivées qui dépasse largement les chiffres communiqués la semaine dernière de 580 personnes à sauver, dont 344 Belges et 222 Afghans. Une liste qui a été appelée à évoluer. « Il y a encore des personnes à évacuer qui tentent de rejoindre l’aéroport. On procède toujours à la demande que les gens se rendent à l’aéroport et cela sera encore le cas en principe ce mercredi », explique une source diplomatique. Certaines personnes ont par ailleurs fait le choix de ne pas être évacuées, si, par exemple, les membres de leur famille ne peuvent les accompagner. D’autres personnes peuvent avoir été évacuées par d’autres pays. Au total, 1.300 personnes ont déjà pu être évacuées de Kaboul depuis le début de l’opération Red Kite, a indiqué la ministre de la Défense Ludivine Dedonder sur Bel RTL ce mercredi. « Ce sont des Belges ayants droits mais aussi d’autres nationalités puisque nous coopérons avec d’autres pays à Islamabad. » Des rotations sont encore prévues ces mercredi et jeudi.
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Situation d’urgence
Les rapatriements sont de plus en plus urgents. « La pression sur les évacuations augmente », a confirmé une source militaire dans notre pays. Une centaine de militaires supplémentaires ont été envoyés en renfort « pour permettre de réagir et de remplacer certaines équipes ». Selon la ministre de la Défense, il s’agit de personnes de « tous les profils. Des para-commandos des forces spéciales, mais aussi des personnes qui sont là pour une aide psychologique. »
La pression monte pour évacuer le plus grand nombre de personnes tant que cela reste possible, le président Biden ayant décidé de s’en tenir à la date du 31 août à condition que le nouveau régime afghan n’entrave pas l’évacuation de ceux qui veulent fuir Kaboul. Sans les Américains, il sera très difficile de garder le contrôle de l’aéroport de Kaboul d’où partent les rotations vers le Pakistan. Ce mardi, lors d’une réunion du G7, l’Union européenne a appelé les Etats-Unis à sécuriser l’aéroport de Kaboul « aussi longtemps que nécessaire » pour « achever » les opérations d’évacuation en cours.
L’Union a également demandé aux Talibans d’assurer un passage sécurisé vers l’aéroport. Tout le contraire de ce que veulent les talibans qui ont demandé ce mardi aux Afghans se trouvant à proximité de l’aéroport de rentrer chez eux. Les talibans font valoir que les évacuations permettent surtout à des Afghans hautement qualifiés, tels que des médecins et des ingénieurs, de quitter le pays. « Nous demandons aux Américains : n’encouragez pas les Afghans à partir. Nous avons besoin de leur talent. »
En Belgique, la date de vendredi a été évoquée par la ministre de la Défense ce mercredi dans l’Echo pour la fin de l’opération. « On table pour le moment sur le 27, mais ça peut changer », a indiqué Ludivine Dedonder, soulignant quela situation évolue d’heure en heure. « On est dépendants de la sécurité sur place. » Les Français, eux, se donnent jusque jeudi pour terminer les évacuations. Le gouvernement néerlandais a, lui, annoncé faire venir des soldats à Kaboul pour ramener des évacués.
Du personnel de la Défense à Spa
En plus des personnes de nationalité belge et de leurs proches, du personnel de la Défense a été rapatrié, principalement des interprètes et leur famille directe. Après avoir passé les contrôles à la caserne Major Housiau de Peutie, trois familles sont arrivées à Spa en vertu d’un protocole d’accord conclu début mai entre les Affaires étrangères, l’Asile et la migration et la Défense. A la surprise des autorités locales. « Ces familles afghanes arrivées avec de nombreux enfants ont dû être accueillies voire être nourries par les sinistrés des inondations également présents sur place », regrette la bourgmestre Sophie Delettre, se disant « scandalisée » par cette situation. Selon la ministre de la Défense, les autorités locales ont été prévenues et les Aghans sont pris en charge par les services de la Défense et par Fedasil: « C’est un mauvais-débat » a-t-elle déclaré sur Bel-RTL ce mercredi.
La Belgique a secrètement conduit en bus 250 personnes à l’aéroport de Kaboul
Dans la nuit de lundi à mardi, la Belgique est parvenue à exfiltrer quelque 250 personnes de la capitale afghane vers son aéroport, a rapporté VRT NWS ce mardi soir sur la base de témoignages. Le rendez-vous leur avait été donné dans un lieu tenu secret, d’où elles ont pu être raccompagnées avec l’aide de cinq bus.
Jusqu’à présent, les réfugiés devaient tenter de se rendre sur place par leurs propres moyens. C’est la première opération d’évacuation belge engagée dans des déplacements en dehors de l’enceinte de l’aéroport sécurisé, bien que selon les informations de VRT NWS, aucun soldat belge n’était impliqué. Le gouvernement n’a voulu ni confirmer ni infirmer la nouvelle.
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