Les mensonges de Jacqueline Galant
La rédaction en chef de l’hebdomadaire Le Vif/L’Express a pris connaissance avec étonnement des affirmations énoncées par l’ex-ministre fédérale MR Jacqueline Galant à l’égard de l’une de ses journalistes, Laurence van Ruymbeke.
Dans le livre de souvenirs que la ministre présente ce jeudi, intitulé « Galant, je vous dis merde ! », la bourgmestre de Jurbise revient en effet sur l’affaire Clifford-Chance, du nom du cabinet d’avocats avec lequel le cabinet de l’alors ministre de la Mobilité avait choisi de travailler, à l’automne 2014. Affaire qui avait été révélée par Le Vif/L’Express. La version donnée dans le livre par Jacqueline Galant ne correspond pas à la réalité. Et porte atteinte à l’intégrité du Vif/L’Express et de sa rédaction.
« La journaliste Laurence van Ruymbeke ne m’a jamais contactée », écrit ainsi Jacqueline Galant. Or, contact a systématiquement été pris avec le cabinet de la ministre de la Mobilité lors de la préparation des différents articles. Et, systématiquement, soit celle qui était à l’époque la porte-parole de Jacqueline Galant, Axelle Pollet, s’est chargée d’apporter les réponses aux questions posées par nos soins, soit celle-ci a passé le relais à Dominique Offergeldt, alors cheffe de cabinet de la ministre. Les articles publiés font d’ailleurs systématiquement mention des informations transmises par le cabinet sur le sujet.
« La journaliste a basé l’ensemble de sa réflexion sur une seule source d’information », affirme encore Jacqueline Galant, qui ne dit pas sur quelles preuves elle s’appuie pour avancer une telle thèse, non fondée. Les informations publiées par Le Vif/L’Express ont été recoupées et confirmées auprès de plusieurs interlocuteurs, d’ailleurs mentionnés dans chacun des articles publiés. Le cabinet de la ministre de la Mobilité lui-même a certifié certaines des données que lui soumettait Le Vif/L’Express.
Affirmer que « les éléments soi-disant amenés par Le Vif ne se basent sur rien de concret » est donc non fondé.
La rédaction en chef du Vif/L’Express s’étonne d’autant plus du procédé de dénonciation choisi par Jacqueline Galant qu’elle avait affirmé tout le contraire il y a quelques mois. Le lundi 4 avril, en effet, la ministre avait invité le rédacteur en chef Thierry Fiorilli à déjeuner, pour évoquer la manière dont l’hebdomadaire couvrait les informations relatives au cabinet de la ministre de la Mobilité, mettant surtout en avant les conséquences de nos écrits pour les membres du cabinet.
Lors de ce déjeuner, Thierry Fiorilli avait questionné la ministre sur deux points :
- La journaliste a-t-elle contacté votre cabinet avant de publier des informations qui le concernaient ?
- Les articles qui ont été publiés contiennent-ils des erreurs ?
A la première question, la ministre avait répondu par l’affirmative. A la seconde, par la négative. Elle s’était néanmoins plainte du « ton » utilisé, avait dit ne pas accepter se sentir dans l’obligation de rendre des comptes. « C’est pourtant l’essence de notre travail », avait répondu Thierry Fiorilli.
Bref, nous contestons formellement les propos tenus à notre égard par Jacqueline Galant dans son livre. Et constatons, désolés, qu’une fois de plus, dans le monde politique, il est beaucoup plus simple de dénigrer le messager que d’affronter la réalité des faits.
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