Les maisons, un investissement à risque
Elles sont activement recherchées par une foule de candidats à l’investissement quand elles sont divisées en appartements. Moins quand elles abritent un seul foyer.
Si elle fait office de must-have en matière d’acquisition, la maison n’est pas un bien facile lorsqu’il est question de location.
Les « plus »
Parmi ses atouts figure celui, incontestable, de sa pleine propriété, à l’inverse d’un appartement, généralement détenu en copropriété. De quoi donner carte blanche au bailleur, qui décide de tout sur son terrain. Autre point positif, revers heureux de la moindre popularité de la maison au sein des candidats à l’investissement : l’offre est peu importante. Une maison bien située, dont le rapport qualité-prix est correct, trouvera d’autant plus facilement preneur au sein d’un public de jeunes ménages avec enfants (des locataires qui, s’ils s’y plaisent bien et profitent des infrastructures voisines, en sortiront plus difficilement, gage d’un esprit tranquille pour le bailleur), des expatriés (toutefois moins dotés qu’il y a quelques années), voire de jeunes travailleurs en quête d’une colocation.
Les « moins »
» Le problème des maisons, ce sont les surfaces perdues, assène d’emblée Guillaume Botermans, président du CA de Home Invest Belgium. Cela signifie que, contrairement à l’appartement, leur loyer n’est pas proportionnel à leur superficie nette. Exemple : une maison de 150 m2 ne se louera pas le double d’un appartement de 75 m2. Or, le prix d’acquisition, lui, est comparativement plus élevé. » Avec les conséquences que l’on connaît sur le rendement locatif. « Nous avons pour notre part quelques maisons en portefeuille, mais c’est plutôt pour des raisons historiques : elles faisaient partie de lots que nous avons achetés par le passé », ponctue-t-il.
Quant à Michaël Zapatero, ingénieur-géomètre et consultant en immobilier chez de Crombrugghe&Partners, il s’interroge sur l’existence de ce segment sur le marché de l’investissement. « Le succès des maisons est très volatil, et dépend grandement de leurs sous-typologies (villas, maisons jointives…) comme de leur situation (en ville, au sein d’un lotissement…). » Et d’ajouter que, « ce qui est sûr, c’est que ce segment du marché n’est pas porteur en ce moment ».
Dernier inconvénient, de taille : le rêve de tout Belge étant d’acheter sa propre maison, s’il en est locataire, il pliera bagages dès le moment où il aura obtenu le feu vert de son organisme de crédit.
CAS PARTICULIERS : LES MAISONS DE RAPPORT ET DE VILLÉGIATURE
Les maisons sont plébiscitées par les candidats à l’investissement quand elles sont… divisées en plusieurs appartements. Elles présentent alors les bénéfices couplés des deux types de biens. A noter toutefois que celles-ci sont rarement au diapason des prescriptions urbanistiques, ce qui donne lieu à un lot de tracas et de frais concomitants au moment de l’introduction des dossiers de régularisation. Si tant est que celle-ci est possible, les communes n’y étant pas toujours favorables, désireuses de maintenir une offre de qualité pour attirer des familles sur leur territoire. Autre problème : victimes de leur succès, le prix des biens de rapport a plus que flambé ces dernières années.
Les maisons de villégiature, quant à elles, sont une forme d’investissement à part, principalement axé sur le plaisir que l’on en retirera et, dans une moindre mesure et à plus long terme, la plus-value à la revente.
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