Après le vol, seuls resteront quelques écussons et d’autres pièces de moindre valeur.

Les képis nazis, Arsène le chien témoin et le suspect à Tahiti: qui a volé ces 5.500 pièces de collection rares? (récit)

Laurence Van Ruymbeke
Laurence Van Ruymbeke Journaliste au Vif

Sept ans après les faits, la collection de matériel militaire allemand volée à Philippe Gillain n’a toujours pas été retrouvée. Son ex-homme de confiance, également collectionneur, est soupçonné d’avoir dérobé les 5.500 pièces. Le tribunal correctionnel de Liège tranchera le 23 octobre.

Arsène sait tout. Mais on n’obtiendra rien de lui: il repose aujourd’hui six pieds sous terre. S’il avait eu le don du langage, ce Labrador croisé Berger aurait pu clore, en quelques mots jappés, une enquête judiciaire qui se traîne depuis sept ans. Car il était présent, entre le 7 et le 11 septembre 2017, lorsque la quasi-totalité de la collection d’objets militaires allemands créée par son maître Philippe Gillain a été emportée de sa maison liégeoise. Il était là et il n’a pas moufté. A part lui, personne n’a remarqué les caisses transbahutées, perçu l’agitation qui devait régner entre le rez-de-chaussée et le grenier où étaient rangées ces quelque 5.500 pièces, ni entendu le bruit qu’a dû faire le cambrioleur (1) en les déplaçant.

La maison vidée de ces objets, dont une partie sont rares et de valeur, est fichée, il est vrai, au bout d’une allée qui débouche sur les champs. De la rue, on ne peut ni l’apercevoir ni la deviner. Même les GPS l’ignorent. Pour autant, rien ne permet d’affirmer qu’Arsène, sous son pelage brun à taches blanches, était complice du vol. Disons qu’il n’y a pas vu malice. Arsène n’était pas du genre torturé. Quelques croquettes, une enfilade de bonds joyeux dans les prés situés à l’arrière de ce bâtiment plus que centenaire, les caresses de ses maîtres: il ne lui fallait rien de plus.

Alors quand, entre le 7 et le 11 septembre 2017, il a vu un véhicule embarquer une partie de leurs biens, il ne s’est pas formalisé outre mesure. Les quelque 5.500 pièces dérobées, datant de la Seconde Guerre mondiale, valaient pourtant 1,5 million d’euros, au bas mot. S’y ajoutaient un ordinateur, des pièces d’or, dont quinze Krugerrand, 12.000 euros en liquide, des bijoux et deux armes.

Ces képis, uniformes, livres, réplique de canon, plaques émaillées, casques et autres boucles de ceinture étaient rangés dans une pièce sous les combles, dans des vitrines, des étagères et 230 tiroirs. Pour y accéder, il faut emprunter l’escalier de chêne dont les marches crient qu’elles sont centenaires. Dans cette maison de briques et de bois, le visiteur étranger peut vite se perdre. Les pièces se succèdent dans un ordre qu’aucun architecte du XXIe siècle ne cautionnerait. Des portes camouflent des escaliers auxquels nul ne se serait attendu et qui ne filent pas droit vers l’étage. La cuisine est tapissée de pots, brocs et autre théière blanche à dessins bleus qui dominent de leur illustre histoire les dalles sombres couvrant le sol. On se met à douter: le temps coulerait-il autrement dans cette bâtisse de poutres et de glycine? De son vivant, Arsène n’en avait cure.

Avant de partir, le voleur a pris le soin de refermer les portes à clé.

Entre eux, aucune convention

Bien que ses maîtres se soient absentés pour quelques jours de vacances au moment des faits –un vol, puisque c’est bien de cela qu’il faut parler–, la maison n’était pas vide. Comme ils en avaient l’habitude depuis plusieurs années, ils avaient confié les clés et la garde des lieux à Marc, un partenaire d’affaires de Philippe Gillain en qui ce dernier avait toute confiance: aucune convention formelle n’avait d’ailleurs jamais été signée entre eux. Il avait fait sa connaissance au mitan des années 1990, à l’époque où Marc tenait une boutique de brocante militaire à Bruxelles, emplie de boucles de ceinture de l’armée allemande et d’autres objets rappelant la Schutzstaffel, la tristement célèbre SS. «Je considérais Philippe presque comme un père», dira Marc.

Depuis 2010, Philippe lui avait confié la vente des pièces de sa collection dont il souhaitait se séparer. Car Philippe adorait acheter, certes, mais vendre ne l’intéressait pas. Marc trouvait aussi pour son compère des pièces rares aux Etats-Unis et des acquéreurs via A Collector’s Guild, une galerie canadienne spécialisée dans la vente de matériel militaire ancien. Entre eux, point de secret. Marc disposait même des codes d’accès à l’ordinateur de Philippe et à ses comptes. Sans parler de son break Audi.

En échange de ce service, Marc touchait une commission de 10% sur le prix de vente des objets cédés. «Disons plutôt que Philippe Gillain ne voulait pas apparaître comme gérant cette collection composée en partie d’objets nazis pour ne pas entacher la réputation de ses filles –l’une, comédienne, et l’autre, musicienne et performeuse–, attaque l’avocat de Marc, Me Philippe Culot, devant le tribunal correctionnel de Liège qui juge aujourd’hui l’affaire. «Jusqu’en 2017, confirme Marc, Philippe ne souhaitait pas que son nom apparaisse dans les transactions. Les objets étaient vendus en mon nom, comme si c’était de ma collection qu’il s’agissait. Ensuite, il a bien voulu que cela soit public et il a commencé à recevoir des appels de partout.»

Agé de 63 ans, Marc, qui se présente comme un ancien officier de la marine marchande, ne passe pas inaperçu. De son passé, de sa vie professionnelle, des raisons qui l’ont poussé à vivre sur une île non loin de Tahiti, on ne sait pas grand-chose. Impressionnant de taille, il porte sur les mains et les bras des tatouages polynésiens sur lesquels les regards se posent forcément. Mais lorsque Philippe Gillain et sa compagne prennent quelques jours de repos au loin, ce grand voyageur rentre en Belgique et veille sur leur maison. Il nourrit chats et chien et décourage, par sa présence, tout cambrioleur éventuel. Quand bien même presque personne n’est informé de la présence de cette collection particulière sous les combles.

Les 5.500 pièces de la collection étaient logées sous les combles, dans des vitrines, des étagères et 230 tiroirs.

Un box très visité

En septembre 2017, donc, il est prévu que Marc vienne s’installer dans la maison avec son épouse. Théoriquement jusqu’à la date de retour des propriétaires, le 11. Mais un mariage à Paris quelques jours plus tôt l’incite à avertir Philippe Gillain qu’exceptionnellement, le couple ne restera pas plus tard que le 8 dans leurs murs. Les voisins s’occuperont ensuite de nourrir Arsène and co et de faire un petit tour sur place, trois fois par jour.

Le vendredi 8 septembre, la femme de ménage se rend comme chaque semaine dans la maison de Philippe Gillain, où elle travaille de 8h à 12h. Elle ne constate rien d’anormal dans les pièces où elle s’active. Mais jamais elle ne se rend au grenier qui abrite la collection, dont la porte est d’ailleurs fermée à clé.

Le même jour, Marc, qui a reconduit son épouse la veille à Bruxelles, quitte les lieux à 20h48, non sans avoir salué les voisins à l’heure du goûter. Ce jour-là, selon les relevés de téléphonie opérés pour les besoins de l’enquête, il visite le box qu’il loue à Overijse depuis le 31 août. Il s’y rendra plusieurs fois avant de quitter le pays pour rentrer chez lui. Le 9 septembre, Marc part à Paris où le mariage prévu n’a finalement pas lieu et repasse par le box d’Overijse. Il rentre brièvement en Belgique, repart vers Paris le 11 et décolle le lendemain vers Amsterdam, Los Angeles puis Papeete. Raison pour laquelle il fait savoir à Philippe Gillain qu’il sera injoignable pendant 48 heures. Il atterrit à Papeete le 13.

A son retour, le 11 septembre vers midi, Philippe Gillain retrouve Arsène, qui se porte au mieux. Puis il découvre le vol. La majorité des pièces de la collection ont été emportées. Dans la mansarde blanche, il reste quelques uniformes de moindre valeur, des boucles de ceinture, une plaque émaillée portant les mots Adolf Hitler Strasse, des bérets, des écussons, des revues… Point. Le voleur a-t-il manqué de temps pour tout emporter? Ou a-t-il choisi ce qui l’intéressait le plus?

De si précieuses clés

La porte du grenier qui abritait la collection a été fracturée à coups de masse. En revanche, la porte de l’escalier qui mène au grenier n’a pas été abîmée. Tout au plus le cadenas qui s’y trouvait a-t-il été arraché. Mais elle a été civilement ouverte avec la clé. Et refermée de la même manière. A moins de s’être sauvé par les toits, avec la collection sous le bras, le voleur devait donc disposer de la clé puisqu’il n’a pu redescendre du grenier sans repasser par là. Cette clé –de la porte donnant sur l’escalier du grenier– se trouvait dans le premier tiroir du bureau de Philippe Gillain. Ce bureau est d’ordinaire fermé à double tour et cadenassé. Pour l’ouvrir, il faut s’emparer d’une autre clé, rangée sous l’oreiller du propriétaire. Une cachette que Marc connaissait. Lors du vol, le cadenas du bureau a certes été arraché, mais la serrure est restée intacte.

«Les voisins et la femme de ménage, qui ont accès aux clés, n’ont jamais été auditionnés.»

Me Philippe Culot, l’avocat de la défense.

Dans le bureau de Philippe, les tiroirs sont ouverts et la commode de la chambre, où se trouvait une arme, a été visitée. En revanche, au rez-de-chaussée, rien n’a été fouillé. Dans la cave, les propriétaires de la maison retrouvent un petit châssis brisé, qui fermait le soupirail donnant, au ras du jardin, sur un côté de la maison. Il débouchait, 1,80 mètre plus bas, sur une cave. Peut-on imaginer que quelqu’un soit passé par là? Le soupirail ne mesure que 44 centimètres de haut sur 50 de large et des morceaux de verre hérissent toujours ses montants. A supposer que quelqu’un soit entré par le soupirail, il s’est heurté, pour sortir de la cave et accéder au rez-de-chaussée, à la porte du hall, fermée de l’extérieur par un simple crochet. Comment, dès lors, aurait-il pu entrer dans la maison par cette voie?

La porte d’entrée de la maison, elle, est intacte et fermée à clé lorsque les propriétaires rentrent chez eux. Une fois dans la place, le voleur serait-il parti par la porte arrière, qui donne sur le jardin? Difficile d’imaginer, en tout cas, qu’il ait sorti toute la collection par le soupirail. Même si, en volume, elle ne dépassait pas le contenu de trois voitures de type break.

© Ph.J.

«Tu te remettras»

Sous le choc, Philippe Gillain appelle les services de police, le jour même. Le parquet décide, dans la foulée, de mettre le dossier à l’instruction. Par e-mail, le collectionneur avertit aussi Marc du cambriolage commis. Ce dernier y répond le 13 septembre à 20h (heure de Papeete), soit le 14 septembre à 4h (heure belge). «Pendant deux mois, j’ai voulu revenir en Belgique, assure-t-il devant le tribunal. Mais « on » n’a pas voulu que je rentre. Est-ce que je pouvais faire plus? Ensuite, cela n’a plus été possible: ma femme était gravement malade.» Cette dernière est décédée le 16 mai 2018.

Le 19 septembre, Marc reprend la plume numérique. «Nous comprenons que ce qu’il t’arrive est un drame mais ta vie n’est pas foutue, écrit-il à son comparse. Tu te remettras. Tu n’es pas non plus sans un centime. Garde courage, il y a pire. On t’aime et nous sommes tous avec toi.» Interrogé par la police trois jours plus tôt, Philippe Gillain est catégorique: Marc n’a aucun rapport avec le vol.

«Ces soirées libertines sont à tout le moins particulières et pas tout à fait opportunes. Même mon client le reconnaît.»

Me Philippe Culot, l’avocat de la défense.

L’enquête est lancée. En février 2018, le box que Marc a loué quelques jours avant le vol est perquisitionné. Les enquêteurs y découvrent 92 pièces, toutes issues de la collection Gillain. «Ces objets étaient à vendre et non pas volés, assure Marc. Ou alors je les ai repris pour me faire rembourser des dettes de Philippe envers moi. Tout ce qui sortait de sa collection était ou vendu, ou envoyé au Canada pour y être écoulé, ou conservé par moi. Ce qui sortait de son grenier, Philippe ne voulait plus le voir.» En septembre 2018, Philippe Gillain lance un appel sur le site stolenitemsww2.com. Il offre 1.000 euros de récompense pour tout objet de sa collection qui pourrait être retrouvé et 100.000 euros pour la collection complète. En vain.

Profiter de la vie

Les enquêteurs persévèrent dans leurs recherches. Ils découvrent ainsi que Marc et son épouse organisent, dans la maison de leurs hôtes et en leur absence, des soirées libertines.

–Quand nous avons appris que mon épouse était condamnée, nous avons voulu profiter de la vie, justifie Marc. Mais personne n’a vu la collection lors de ces soirées.

Deux hommes que vous avez invités à vous rejoindre ont tout de même aperçu la collection, au moins en partie, insiste le président du tribunal.

–Peut-être…

–Des soirées libertines sont à tout le moins particulières et pas tout à fait opportunes, commente Me Philippe Collard. Même mon client le reconnaît. Cela a-t-il le moindre lien avec le cambriolage? Non.

Le 5 mars 2019, Philippe Gillain dépose une plainte avec constitution de partie civile dans le dossier d’instruction déjà en cours. Peu à peu, il se dit que Marc, qu’il considérait, sinon comme un ami, au moins comme un homme fiable, pourrait être mêlé au vol. Les transactions financières qui se réglaient jusqu’alors entre eux en totale confiance commencent à générer des tensions. Chacun jure que l’autre lui doit de l’argent, décomptes invérifiables à la clé. L’un affirme qu’il n’a jamais donné telle ou telle pièce à l’autre, qui en revendique pourtant la propriété. Et inversement. On apprend que le montant engrangé pour la vente de certaines pièces via A Collector’s Guild n’a pas été intégralement reversé à Philippe Gillain. Des objets supposés envoyés au Canada ne l’ont pas été. Où se cache la vérité, tapie sous les centaines de pages que compte le dossier pénal?

–J’aurais pu lui racheter toute sa collection, sa maison et même ses caleçons, lance Marc à l’audience, comme pour défier son ancien partenaire d’affaires ou sa famille. Je suis fatigué de toute cette histoire. Je n’ai rien à voir avec ce vol.

Passionné par la Seconde Guerre mondiale, Philippe Gillain avait commencé sa collection à l’âge de 14 ans. © GETTY IMAGES

A charge?

C’est ce que ce scaphandrier professionnel ne cesse de répéter, depuis sept ans. Entre-temps, Philippe Gillain est décédé, le 22 août dernier, donnant à l’affaire une autre dimension. Ses deux filles ont pris son relais. La collection, elle, n’a toujours pas été retrouvée. A part les 92 pièces découvertes dans le box d’Overijse, dont le juge d’instruction a ordonné la restitution à leur propriétaire et dont Philippe Gillain disait, à propos de certaines, qu’il ne s’en serait jamais séparé.

Des brassards, médailles, képis, vestes d’uniforme et dagues sommeillent donc dans un lieu que même Arsène ignore. Que pourrait en faire celui qui les détient aujourd’hui? Ces pièces ont été signalées comme volées et le petit milieu des collectionneurs intéressés par le matériel militaire allemand de la Seconde Guerre mondiale le sait. Ces objets paraissent donc invendables, sauf dans un circuit parallèle et peu recommandable.

«J’aurais pu lui racheter toute sa collection, sa maison et même ses caleçons.»

Marc, le prévenu.

–C’est un dossier qui ne tourne pas comme il aurait dû, lance, à la barre, l’avocat de la défense Me Philippe Culot. Les devoirs d’enquête basiques n’ont pas été réalisés par la police, notamment les repérages de voitures. Les voisins et la femme de ménage, qui ont accès aux clés du bâtiment, n’ont même pas été auditionnés. Cette enquête a été menée uniquement à charge, dans l’objectif jamais atteint de prouver la culpabilité de mon client. Aucune autre piste que lui n’a même jamais été suivie. Rien n’a été cherché non plus du côté des collectionneurs.

–Si personne n’était au courant de la collection, qui a bien pu la voler?, interroge le président.

–Dans le milieu, tout le monde savait que Philippe était collectionneur, répond Marc. Je ne crois pas à un voleur d’opportunité. Je me demande si Philippe lui-même n’était pas de mèche dans cette histoire.

–La collection n’était pas assurée contre le vol, embraie le président. Quel serait donc l’intérêt de Philippe Gillain à ce qu’elle disparaisse?

–D’autres collectionneurs auraient pu commanditer le vol, répond Marc.

–Je suis stupéfaite de ce que j’entends dans la bouche du prévenu, intervient Me Anne Werding, avocate de la famille. Philippe Gillain doit se retourner dans sa tombe. Cette collection, il l’a commencée à 14 ans: c’était l’œuvre de sa vie. Elle n’était assurée qu’à hauteur de 82.000 euros. Il n’aurait donc eu aucun intérêt à simuler un vol pour toucher le remboursement de l’assurance. Sa collection était l’une des plus importantes d’Europe. Il n’en était pas pour autant un sympathisant de l’idéologie nazie, comme certains tentent de le faire croire, bien au contraire. C’était un homme cultivé, cofondateur du musée Décembre 44 à La Gleize (Stoumont), qui a signé de multiples publications, et qui s’intéressait au régime nazi pour que plus jamais il ne survienne. Marc était une des seules, voire la seule personne qui connaissait la collection, mais aussi la maison, ses visiteurs réguliers et ses habitudes. Un faisceau de présomptions graves et concordantes l’accuse.

Qui d’autre?

Qui disposait des clés ad hoc ou connaissait leur cachette? Qui savait qu’il n’y avait rien d’intéressant à prendre au rez-de-chaussée? Qui pour deviner que deux armes étaient dissimulées dans des meubles à l’étage? Quel voleur aurait pris la peine de refermer des portes à clé avant de fuir? Et surtout, qui pouvait passer sous la moustache d’Arsène sans qu’il réagisse? L’instruction menée n’a soulevé aucune autre réponse possible que l’implication de Marc. Après sept ans d’enquête, il semble incarner la seule explication possible à ce vol hors du commun. Par défaut?

–Vous n’avez pas le moindre élément matériel qui rattache mon client à ce vol, martèle son avocat. Vous n’avez trouvé personne non plus qui soit son complice. Marc n’a pas d’antécédents judiciaires. Je demande son acquittement ou la suspension du prononcé. Et un euro dans l’attente de l’évaluation de son préjudice.

«Philippe Gillain doit se retourner dans sa tombe. Cette collection, c’était l’œuvre de sa vie.»

Me Anne Werding, l’avocate de la partie civile.

–Les préventions de vol et d’abus de confiance doivent être confirmées, réplique France Donneaux, substitut du procureur du roi. Elle requiert 18 mois d’emprisonnement, éventuellement avec sursis.

Quant à la partie civile, elle réclame 1.540.000 euros augmentés des intérêts légaux. Plus 5.000 euros de dommage moral et 50.000 euros provisionnels pour l’abus de confiance.

«Ce que je veux, avait écrit Philippe Gillain il y a quelques mois, c’est ne jamais lâcher l’affaire, faire tout ce qui est possible pour retrouver ma collection et prendre des dispositions pour que mes héritières continuent s’il devait m’arriver de disparaître.»

Arsène, lui, ne demande rien. Il dort tranquille, et pour longtemps. Dans la maison de briques et de bois, un autre chien vit des caresses d’une seule personne, désormais, de croquettes et de petits tours dans les champs derrière la ferme: Karma.

(1) Pour des facilités d’écriture, on écrira le voleur, ce qui n’exclut pas que plusieurs cambrioleurs aient pu être impliqués dans l’opération.

«Jusqu’en 2017, Philippe ne souhaitait pas que son nom apparaisse dans les transactions.»

Marc, le prévenu.

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