Les gardiens de la paix : de chômeurs à policiers
Créés à l’origine pour offrir un débouché aux chômeurs longue durée, les gardiens de la paix pourraient se transformer en policiers, moyennant une formation de six mois. Les quatre syndicats de police crient au scandale.
Créée le 15 mai 2007, la fonction de gardien de la paix a été mise en place pour offrir un débouché aux chômeurs longue durée. Jusqu’il y a peu, le poste ne demandait aucun examen. Pour l’instant, ils sont 1800 en Belgique. On les reconnait à leur veste mauve et ils servent principalement à surveiller les rues et les manifestations ou encore aident les enfants à traverser ou sensibilisent le public à la sécurité et la prévention de la criminalité .
Le gouvernement souhaite, à présent, faciliter le passage de gardien de la paix à agent de police. Trois ans d’expérience et une formation de six mois qui n’exige pas d’avoir obtenu un diplôme d’humanité permettraient d’échanger sa tenue mauve contre un costume bleu de la police. Il pourrait dès lors effectuer les tâches d’un agent de police telles que régler la circulation, effectuer des contrôles d’alcoolémie ou de vitesses ou encore établir des constats d’accident.
Niet unanime du côté des syndicats de la police
S’ils ne sont pas contre l’intégration des gardiens de la paix à la police, ils exigent que celle-ci se fasse à compétence égale. Il n’y a aucune raison d’abaisser les exigences puisqu’il n’y a en ce moment pas de véritable pénurie de policiers. Le gouvernement n’a d’ailleurs pas chiffré combien de gardiens de la paix il souhaite voir en uniforme de police, précise Ingrid Van Daele du ministère de l’Intérieur dans De Morgen. Les syndicats de police sont unanimes pour décrier le projet, car pour eux on privilégie clairement la quantité à la qualité et le gouvernement offre une promotion sociale à moindres frais tout en réglant un problème de statut et de subsides .
Pour être gardien de la paix, aucun diplôme d’humanité n’est exigé et un examen n’a été introduit que sur le tard. Une raison supplémentaire selon les syndicats pour ne pas leur donner une formation de policier allégée. C’est pourtant ce que propose le gouvernement puisque les gardiens de la paix devraient être dispensés des tests cognitifs, de tests de personnalité et de certains examens. Pour Ingrid Van Daele, les trois ans d’expérience exigés compensent certains tests ou examens. Les syndicats craignent eux une dévalorisation du métier de policier. « Si le gouvernement pense qu’ils sont capables de faire des bons policiers pourquoi ne pas leur faire passer les tests classiques ? » s’exclament-ils.
Le criminologue et expert en sécurité Brice De Ruyver, cité par De Morgen, comprend bien l’idée sous-jacente qui permettrait d’intégrer tous les groupes de population à la police, mais prévient tout de même : ils doivent être aptes à la fonction sous peine de voir le gouvernement payer le prix cher en cas d’agents incompétents.
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