Theo Francken © BELGA

Les étudiants boursiers étrangers obligés de payer une taxe de 160 euros

L’Université de Louvain ne comprend pas que les étudiants boursiers originaires de pays en voie de développement soient obligés de payer la « taxe des nouveaux venus ». « Pour ne faire venir dans notre pays que l’élite ? »

Depuis le début du mois de mars, les personnes qui désirent un visa belge doivent payer une taxe de 160 euros. La mesure a été instaurée par le gouvernement Michel. Le Secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, Theo Francken (N-VA), a annoncé qu’une partie des revenus de cette taxe serait consacrée à la création de places d’accueil supplémentaires.

D’après le magazine étudiant louvaniste Veto, les étudiants boursiers issus de pays en voie de développement n’échappent pas à cette taxe. « Pour nos étudiants du nord de l’Inde, cette somme de 160 euros équivaut à un salaire mensuel », explique Mathijs Lamberigts, doyen de la faculté de théologie. « Est-ce but de faire venir uniquement l’élite dans notre pays ? » se demande-t-il.

Cynisme

« Va-t-on vraiment utiliser l’argent pour financer les centres fermés ? » se demande Lamberigts. Selon lui, la mesure de Francken témoigne d’un « cynisme incroyable ».

Hormis le coût élevé et l’objectif de la taxe, les académiciens critiquent également la procédure administrative qui serait très complexe. En outre, la demande ne pourrait avoir lieu qu’en français ou en néerlandais.

« Un professeur invité a demandé son visa en anglais. La réponse ? ‘Nous ne réagissons qu’en français et en néerlandais’. En répondant ainsi, on donne le signal qu’on ne veut pas d’étrangers » estime le doyen de l’Institut supérieur de philosophie de l’Université de Louvain, Bart Raeymakers.

Le recteur de l’université, Rik Torfs, comprend les griefs de ses doyens. « On n’aide personne en leur envoyant des papiers dans une langue qu’ils ne comprennent pas et on ne les motivera pas à apprendre cette langue ». Il s’oppose également à ce que les étudiants boursiers doivent payer cette taxe : « Vu l’internationalisation énorme, on ne peut travailler de cette façon. Nous avons près de 10.000 étudiants étrangers en Belgique. Une telle procédure et un impôt indirect sont en contradiction flagrante avec la vocation internationale de l’université ».

Le recteur louvaniste plaide pour une exception pour les étudiants et académiciens, telle qu’elle existe déjà pour les personnes qui demandent asile en Belgique pour des raisons médicales.

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