« Les corps des victimes de Charlie Hebdo ne sont pas encore froids que De Wever les utilise pour polariser »
Le PTB a dénoncé jeudi une récupération « pathétique » de la fusillade de Charlie Hebdo à Paris par le président de la N-VA et bourgmestre d’Anvers Bart De Wever.
« Les corps des victimes de Charlie Hebdo ne sont pas encore froids que Bart De Wever les utilise pour polariser encore, contre le PTB, contre la gauche et contre les musulmans », a dénoncé Peter Mertens, le président du parti de gauche radicale. Dans l’émission Reyers Laat, mercredi soir sur la VRT, M. De Wever a critiqué les « alliances » conclues selon lui entre la gauche radicale et « les musulmans radicaux ».
Le président de la N-VA évoquait « la boîte vide que l’Europe est », selon lui, « devenue sur le plan des valeurs, qui pourrait être remplie à nouveau par l’Islam ». « Je vois des partis, qui pendant un siècle, ont dit que ‘la religion est l’opium du peuple’, aller à la pêche aux voix musulmanes. Pour des pures raisons démographiques, car il y en a incroyablement beaucoup. Comment les communistes, le PTB, concluent maintenant des alliances avec les musulmans radicaux et comment ils vont dans leur sens pour aller chercher les voix de ce groupe en croissance, c’est fascinant à voir », a-t-il enchaîné.
M. De Wever n’a pas précisé quelles étaient les « alliances » en question, mais son allusion vise probablement le district anversois de Borgerhout, à forte composante musulmane, dirigé par une coalition de gauche impliquant PTB, socialistes et écologistes. Durant la campagne électorale de 2012, la N-VA avait déjà accusé la gauche de courtiser l’islam radical, sans toutefois jamais donner d’exemple précis.
« Un homme pathétique, en guerre contre tout le monde, appelant à la guerre contre tout le monde »
Les derniers propos de M. De Wever ont choqué le président du PTB, Peter Mertens, qui a réagi par communiqué de presse. « Parce que nous refusons résolument la stratégie du diviser pour régner, parce que nous participons à une large coalition interculturelle dans le district de Borgerhout, parce que nous refusons toute forme de discrimination et de racisme, Bart de Wever nous met dans le même sac que les lâches qui ont tué avec des kalachnikovs des dessinateurs, des caricaturistes, des journalistes », s’indigne-t-il.
« Ce soir, Bart De Wever a fait tomber le masque et il se trouvait nu, un homme pathétique, en guerre contre tout le monde, appelant à la guerre contre tout le monde », ajoute M. Mertens.
Au passage, il souligne que trois des douze victimes de l’attentat de ce mercredi contre la rédaction de Charlie Hebdo étaient aussi des plumes du quotidien communiste L’Humanité.