L’échéance du 1er mai pour la réouverture de l’horeca pourrait ne pas être respectée
Le 1er mai. Voilà l’échéance qui avait été fixée pour un assouplissement des mesures et la réouverture de l’horeca. A en croire certains experts et le Premier ministre, cette échéance pourrait très bien ne pas être respectée, alors que la dynamique de l’épidémie est moins inquiétante que l’année dernière.
Le Premier ministre Alexander De Croo est resté prudent, dimanche dernier, sur les échéances fixées pour les assouplissements des mesures telles que la réouverture des écoles le 19 avril, et de l’horeca le 1er mai prochain. Ces objectifs restent dans le viseur, mais leur concrétisation dépendra de la hauteur du risque médical qui y sera associé, a-t-il dit en substance au cours des émissions « C’est pas tous les jours dimanche » (RTL-TVI) et « de Zevende Dag » (Eén – VRT).
Ce mardi 30 mars, certains experts du GEMS (Groupe d’Experts de stratégie de crise pour le Covid-19) souhaiteraient même revoir ce plan de déconfinement. Selon nos confrères de Het Nieuwsblad certains scientifiques, dont font partie Steven Van Gucht et Geert Molenberghs, ne voudraient plus donner de dates précises de réouverture, mais plutôt des seuils et des objectifs à atteindre pour pouvoir relâcher la pression dans l’un ou l’autre secteur. Pour le virologue et porte-parole interfédéral, Steven Van Gucht, il s’agirait avant tout de s’attarder sur les chiffres hospitaliers. Un principe déjà envisagé par les autorités à la fin de l’année 2020 avec le seuil de 800 contaminations et 75 nouvelles hospitalisations par jour à ne pas dépasser pour imaginer un assouplissement des mesures contre le covid.
Plus la même dynamique
Cette marche arrière ressemble à un retour de la stratégie mise en place pour endiguer la première vague. A savoir, une improvisation presque totale face à un virus que l’on ne connaissait pas. Or, depuis le mois de mars 2020, nous avons appris à vivre avec le virus et nous avons gagné en recul pour essayer de comprendre sa dynamique. Et même si l’apparition du variant britannique est venu perturber la donne, il est clair que la dynamique de la première vague (et les mesures pour la contrer) n’est pas la même que celle de l’augmentation que nous connaissons actuellement.
Ainsi, du 20 mars 2021 au 28 mars 2021 on est passé en Belgique de 2160 à 2692 hospitalisations, soit une augmentation de 24%. Une tendance presque identique à celle des soins intensifs qui a connu une croissance de 27%. Si c’est chiffres restent inquiétants, on est loin de l’augmentation de 271% enregistrée entre le 20 et le 28 mars 2020, ou les hospitalisations on bondit de 1101 à 4089 lits (+280% en soins intensifs à l’époque). A titre de comparaison, au début de la seconde vague, du 16 octobre 2020 au 24 octobre 2020, on est passé de 2099 hospitalisations à 4408, soit une accentuation de 110%.
Comme on peut le voir avec ces chiffres, la dynamique du début de l’épidémie n’est plus la dynamique actuelle. Là où elle était exponentiel, on assiste actuellement à une lente progression. Avec l’avancée de la vaccination et l’immunité grandissante de la population, l’époque des mesures fortes est peut-être révolu. Il serait sans doute temps de mettre en place une stratégie plus fine et s’y tenir afin de fournir quelques dates à l’économie et de l’espoir aux gens.
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