Le projet-pilote de tests salivaires dans les écoles a permis de détecter deux clusters
Le projet-pilote de tests salivaires auprès du personnel enseignant effectué en mars a permis la détection de deux foyers d’infections, ressort-il d’une première évaluation publiée mercredi par le Commissariat corona du gouvernement fédéral.
Pendant tout le mois de mars, plus de 2.200 enseignants issus de 20 écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles et 40 de Flandre se sont soumis chaque matin à un test salivaire à leur domicile, avant d’envoyer leur échantillon aux laboratoires. Le résultat était connu dans la soirée. Sur les 3.600 personnes invitées à participer à ce projet-pilote, 62% ont effectivement participé.
Le test salivaire présente l’avantage d’être moins intrusif que les frottis nasaux tout en restant « très sensible ». Son résultat « peut être facilement suivi via un formulaire en ligne qui crée un lien direct entre le laboratoire, Sciensano et le membre du personnel enseignant concerné ». Toutefois, l’analyse doit se faire en laboratoire, « ce qui nécessite un flux logistique important des prélèvements », souligne le commissariat corona.
Les premiers résultats, qui portent sur la période du 1er au 21 mars, révèlent que 24 cas positifs ont été dépistés grâce à ces tests salivaires, sur base de 6.636 prélèvements. « Malgré le nombre relativement faible d’écoles participantes, des clusters ont été découverts: un en Wallonie et un à Bruxelles », signale Dr. Herman Goossens, président de la taskforce testing et directeur du projet-pilote.
L’impact de ce dépistage salivaire sur le comportement, le bien-être et la vitalité du personnel enseignant a également été sondé. Cinquante-six écoles ont participé à ce volet de l’étude, supervisé par Dr Maarten Vansteenkiste (UGent). Le but était de vérifier si ce testing pouvait menacer le respect des mesures sanitaires.
Il en ressort qu’utiliser des tests salivaires permet de réduire « le sentiment de peur de contamination » mais pas le « sentiment du risque ». La satisfaction de vie s’améliore également immédiatement mais de manière limitée et temporaire. Ce dépistage protège aussi contre une baisse de la « vitalité », entendue comme l’enthousiasme et le dynamisme.
Les raisons qui poussent le personnel enseignant à se soumettre à des tests salivaires sont toutefois primordiales. S’il considère ce dépistage « comme un moyen d’atteindre un objectif collectif », alors son suivi des règles reste important. Par contre, s’il l’envisage comme un moyen d’obtenir une plus grande liberté, l’étude constate une adhésion moindre aux mesures sanitaires. Le soutien des personnes responsables du projet et des directions d’école a aussi un impact positif sur la motivation et le respect des mesures.
« Il est essentiel que les gens utilisent ces tests de manière préventive pour se protéger et protéger les autres, plutôt que de les utiliser dans le but d’augmenter leur propre liberté », commente le professeur Vansteenkiste. « Grâce à ce projet-pilote, un certain nombre d’obstacles ont été découverts et des problèmes ont déjà été résolus, ce qui facilitera la poursuite du déploiement », relève pour sa part Carole Schirvel, commissaire corona adjointe.
Les résultats ont été transmis à la Conférence interministérielle de santé publique.