Le procès de l’affaire Mawda fixé les 23 et 24 novembre 2020
Le procès des trois hommes impliqués dans la mort de la petite Mawda aura lieu les 23 et 24 novembre 2020 devant la sixième chambre correctionnelle du tribunal du Hainaut, division de Mons. La fillette avait été tuée d’un coup de feu lors d’une course-poursuite entre la police et un véhicule transportant des migrants le 17 mai 2018 sur l’autoroute E42.
Un policier est poursuivi pour homicide involontaire. Lors de la dernière audience à huis clos, la partie civile avait demandé de requalifier les faits en meurtre. La chambre du conseil n’avait pas suivi cette demande. Deux hommes, détenus, sont poursuivis pour entrave méchante à la circulation avec circonstance aggravante de mort. L’un d’eux est en état de récidive après avoir été condamné, le 8 juillet 2016, par le tribunal correctionnel de Dunkerque (nord de la France). Le tribunal a précisé qu’il devra se défendre sur cette circonstance aggravante.
Le 17 mai 2018, une patrouille de la police des autoroutes avait pris en chasse, sur l’autoroute E42, une camionnette suspectée de transporter des migrants qui voulaient rejoindre l’Angleterre. Malgré les injonctions de la police, le chauffeur a refusé de s’arrêter. Un policier a ouvert le feu et le véhicule s’est arrêté à hauteur de Mons. A l’intérieur, une petite fille âgée de deux ans avait été touchée par une balle. Il s’agissait de Mawda, morte sur le coup.
Très vite, un mouvement de soutien, dénonçant la chasse aux migrants lancée par le gouvernement Michel, s’était mis en place. Jeudi matin, une dizaine de personnes était présente pour réclamer justice pour Mawda.
Le chauffeur de la camionnette est défendu par Me Dimitri De Beco du barreau de Bruxelles et Me Thomas Gillis du barreau de Gand. Le convoyeur, considéré comme le passeur, est défendu par Me Frank Discepoli du barreau de Mons.
Quant au policier, auteur présumé du coup de feu et poursuivi pour homicide involontaire, il est défendu par Me Lau ent Kennes.
Le SPF Intérieur sera aussi représenté lors du procès où il sera notamment posé la question de la formation des policiers dans le cadre des opérations Medusa. L’accusation est représentée par le procureur du roi Christian Henry et l’avocat général Ingrid Godart.
Deux audiences sont prévues. Le lundi 23 novembre matin, le tribunal présidé par Mme Bastians (M. Ruchard et Mme Bossut sont les deux autres juges) procèdera à l’instruction d’audience et à l’audition du médecin légiste et de l’expert en balistique. Me Ben Khelifa, pour les parties civiles, prendra la parole en début d’après-midi. Enfin, l’accusation procèdera au réquisitoire dans la foulée.
La défense plaidera lors de l’audience du mardi 24 novembre. Le procès se déroulera dans l’ancien prétoire de la cour d’assises dans le palais de justice, situé le long de la rue de Nimy à Mons. Les audiences débuteront à 09h00.