Marc Van Ranst © belga

Le parquet requiert l’irrecevabilité des poursuites d’un anti-vax contre Marc Van Ranst

Le parquet a requis mercredi, devant le tribunal correctionnel de Malines, l’irrecevabilité des poursuites pénales engagées par le Néerlandais Willem Engel, connu pour sa défiance envers les vaccins anti-Covid, à l’encontre du virologue belge Marc Van Ranst. Le Néerlandais a déposé plainte pour calomnies et diffamation après que le scientifique l’eut prétendument traité d’escroc, de coronasceptique et d’extrémiste dans un article de journal et sur Twitter. Pour le parquet, si les faits sont avérés, ils relèveraient du délit de presse, jugé aux assises, et ne sont donc pas de la compétence du tribunal correctionnel.

Le plaignant, qui s’est constitué partie civile, reproche au scientifique belge de l’avoir à plusieurs reprises dénigré en ligne pour sa remise en cause du coronavirus et son attitude anti-vaccins. Le bouillant virologue flamand avait notamment mis en doute les compétences scientifiques de Willem Engel, lequel exerce le métier de professeur de danse. « Quand nous serons confrontés à une pandémie de salsa, j’irai volontiers écouter ce que vous avez à dire en tant que professeur de danse. Mais, pour l’instant, je n’en ai rien à foutre de ce que vous pouvez dire et ça serait bien que les Pays-Bas en fassent de même », avait notamment commenté le virologue sur Twitter.

À son arrivée au tribunal mercredi, le Néerlandais a été accueilli par une trentaine de sympathisants qui, munis de banderoles, l’ont applaudi. Il était accompagné de sa compagne, qui a fait valoir un certificat médical pour justifier une exemption de porter le masque. Bien que la validité de ce certificat n’ait pas été reconnue en Belgique, le couple a tout de même pu pénétrer sans masque dans le bâtiment.

En début d’audience, l’avocat du plaignant, Me Michael Verstraeten, a demandé au tribunal d’exclure les preuves versées au dossier par Marc Van Ranst au motif que l’avocat n’aura pas reçu tous les éléments et que certains auraient été modifiés sans qu’il ait pu les consulter. La juge doit encore examiner cette demande. Les débats sur la recevabilité des poursuites et le fond du dossier pourront ensuite commencer.

Empêchés d’accéder au palais de justice, les sympathisants de Willem Engel ont, de leur côté, provoqué du grabuge dans un café où ils désiraient s’installer sans pour autant respecter les mesures sanitaires en vigueur dans l’horeca. Lorsque le gérant de l’établissement leur a demandé de se limiter à huit personnes par table, certains ont proféré des menaces et lancé des chaises dans le café. La police a été appelée sur place.

« Je vis depuis plus d’un an déjà dans un climat d’intimidation et de menaces », a commencé M. Van Ranst à l’audience. « J’ai reçu plus de 150 menaces de mort, toutes provenant de partisans du (groupe militant néerlandais coronasceptique et de son pendant belge, NDLR) Viruswaanzin.be/Viruswaarheid.nl et de militants d’extrême droite. M. Engel n’a pas remporté une seule bataille judiciaire aux Pays-Bas, il se déplace dès lors vers la Belgique. Pour lui, le simple fait que je me retrouve ici, devant le tribunal, est une victoire. »

« Cet homme jouit d’un énorme espace pour s’exprimer (sur la pandémie de coronavirus, NDLR) alors que sa connaissance sur le virus est nulle. Ce qui en fait bien un escroc« , a avancé M. Van Ranst, reprenant l’un des termes pour lesquels le Néerlandais l’attaque en justice. Le virologue a nié avoir traité M. Engel d’extrémiste, ajoutant par contre que le Néerlandais était « coronasceptique », « chacun pouvant s’en rendre compte ».

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