Marie-Martine Schyns. © Belga

Le parlement de la Fédération crée un groupe de travail sur le cours de citoyenneté

La majorité PS-cdH en Fédération Wallonie-Bruxelles a proposé mardi de créer un groupe de travail parlementaire sur l’organisation des futurs cours de citoyenneté à l’école au centre des débats depuis plusieurs semaines.

Ce groupe de travail, composé de quatre députés PS, trois MR, deux cdH, un Ecolo et un FDF, est invité à formuler d’ici un mois un rapport d’avis sur base d’un questionnaire déposé par la ministre de l’Éducation, Joëlle Milquet. « J’ai demandé moi-même la constitution de ce groupe de travail », a précisé la ministre. « C’est un sujet de société qui mérite un débat serein pour solutionner de nombreuses questions ».

Présidé par la socialiste Caroline Désir, ce groupe de travail se réunira tous les mercredis matin jusqu’au 7 juillet prochain. Sa première session est prévue le 17 juin prochain. La commission a désigné Marie-Martine Schyns, cheffe de groupe cdH, comme rapporteuse. La majorité PS-cdH a formulé le voeu mardi de pouvoir parvenir au sein de ce groupe de travail à un « consensus » sur l’organisation de ces futurs cours.

« Le groupe de travail élaborera un avis concerté qui sera soumis à la ministre. Celui-ci lui servira, comme tous les autres avis qu’elle demandera aux autres acteurs de terrain », a précisé mardi la présidente de la commission Éducation, Latifa Gahouchi (PS).

L’opposition a appuyé la proposition de la majorité. « Il faut sortir de ce climat où tout le monde se retranche derrière sa chapelle », a ainsi jugé Christos Doulkeridis, chef de groupe Ecolo.

Françoise Bertieaux, pour le MR, s’est elle aussi dite « preneuse de cette offre de participation », pointant toutefois la surreprésentation, à ses yeux, du cdH au sein de ce groupe de travail. « Cette surreprésentation du cdH n’est pas démocratique », a-t-elle déploré.

L’accord de majorité PS-cdH prévoit pour mémoire l’introduction progressive, dès l’année scolaire 2016-2017, d’une heure de cours de citoyenneté dans toutes les écoles de la Fédération, ainsi que celles des communes et provinces. Cette heure de cours de citoyenneté doit remplacer une des deux heures de morale ou religion données aujourd’hui dans ces établissements.

Devant les députés, la ministre Milquet a par ailleurs annoncé qu’elle attendait un mémorandum rédigé par les différentes facultés de philosophies établies en Fédération Wallonie-Bruxelles concernant la mise en oeuvre pratique de ces cours de citoyenneté. La mise en place mardi de ce groupe de travail parlementaire témoigne d’un changement de stratégie de la majorité, après les turbulences qui ont suivi l’arrêt de la Cour constitutionnelle sur les cours philosophiques dans l’enseignement officiel.

La ministre Milquet s’était alors retrouvée des semaines durant au coeur de la polémique autour du « cours de rien », puis du sondage organisé auprès des parents de l’enseignement officiel sur le souhait de dispense des cours de morale ou religion pour leur enfant dès l’année prochaine.

Les débats à venir au sein de ce groupe de travail seront également suivis avec intérêt après les tensions au sein même de la majorité PS-cdH sur ce cours de citoyenneté. Il y a quelques semaines, dans un communiqué de presse, le ministre André Flahaut était allé ouvertement plus loin que l’accord de majorité, se prononçant énergiquement en faveur de l’instauration d’un cours de deux heures de citoyenneté, en lieu et place des deux heures de morale ou religion actuelles. Une sortie que le cdH n’avait pas particulièrement appréciée.

Contenu partenaire