Joyce Azar
Le nationaliste flamand Ben Weyts, « le meilleur ami des animaux »
Un 16/20. Une grande distinction, attribuée par Gaia au ministre flamand du Bien-être animal, Ben Weyts (N-VA). L’association de défense des animaux, habituellement réputée pour sa sévérité, a encensé la politique menée par le nationaliste flamand.
» Sous l’impulsion de M. Weyts, la Flandre est en bonne voie pour devenir la région la plus respectueuse des animaux au sein de l’UE « , s’est réjoui le président de l’organisation, Michel Vandenbosch. Quelques jours plus tôt, Pamela Anderson avait chaleureusement félicité le ministre. Dans une lettre publiée en ligne, la célébrité américaine l’a personnellement remercié d’avoir fait interdire l’élevage d’animaux à fourrure.
Doit-on garder des animaux en captivité pour assurer la survie de certains et permettre au public de les découvrir, ou les laisser vivre leur destin en liberté ?
Cette accumulation de louanges, Ben Weyts la doit à un mandat fructueux, durant lequel il a notamment imposé, au grand dam de certaines communautés religieuses, la fin de l’abattage sans étourdissement. A son palmarès, on retrouve aussi la stérilisation obligatoire des chats, l’interdiction du gavage destiné à la production de foie gras, l’introduction de mesures pour lutter contre la maltraitance animale dans les abattoirs et même l’interdiction des feux d’artifice… qui ont la fâcheuse tendance à effrayer les animaux.
Tout au long de la législature, Ben Weyts a consacré la quasi-totalité de ses dimanches à des rendez-vous médiatiques, des journées souvent creuses en matière d’actualité qu’il a utilisées à bon escient pour mettre en lumière sa politique. Dernière sortie en date : l’annonce de l’extinction, à terme, des delphinariums en Flandre. » Les dauphins sont des animaux hyperintelligents et sensibles qui, en liberté, nagent 60 km par jour « , a-t-il défendu sur le plateau du Zevende dag (VRT), ajoutant qu’on ne pouvait maintenir ces mammifères marins en captivité » juste pour notre plaisir « .
La mesure, certes honorable, soulève quelques questions. Dans la pratique, seul un établissement au nord du pays serait concerné, en l’occurrence le Boudewijn Seapark de Bruges. » Si la captivité des dauphins pose problème, pourquoi ne s’inquiète-t-on pas du sort des animaux du zoo d’Anvers ? « , a dénoncé le bourgmestre brugeois, Dirk De fauw (CD&V), insinuant que le ministre N-VA se préservait bien de viser le parc animalier de la ville de Bart De Wever. Le mayeur a par ailleurs rappelé que les soigneurs garantissaient au quotidien le bien-être des dauphins, des animaux » qui ont vu le jour à la suite d’un programme d’élevage, tout comme les pandas de Pairi Daiza « .
Le » deux poids deux mesures » de la proposition de Ben Weyts réveille un vieux dilemme : doit-on garder des animaux en captivité pour assurer la survie de certains et permettre au public de les découvrir, ou les laisser vivre leur destin en liberté ? Si la fermeture des delphiniariums se confirme, une mesure similaire devrait en toute logique être adoptée pour le reste des parcs animaliers. » Les dauphins seraient la première espèce dont la Flandre se séparerait « , fait savoir le ministre, qui affiche d’ores et déjà la volonté d’examiner, au cas par cas, la situation des autres animaux. De quoi gagner des points dans le prochain bulletin de Gaia, du moins si Ben Weyts reste maître de cette compétence dans le prochain gouvernement.
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