Le MR suggère de lier aide au développement à la réadmission
Le MR dépose à la Chambre une proposition de loi permettant de rediriger l’enveloppe de l’aide au développement octroyée aux pays qui refusent de conclure des accords de réadmission de leurs citoyens nationaux faisant l’objet en Belgique d’un ordre de quitter le territoire.
« C’est sûr, des coupes auront un impact qu’il faudra prendre en compte, mais il est temps que nous envoyions un signal fort aux gouvernements », commente le chef de groupe Denis Ducarme dans Le Soir.
La proposition de loi va dans le sens de la politique insufflée depuis quelques années par l’Union européenne. Le MR entend donner un signal fort, à l’instar d’autres pays comme les Pays-Bas et le Danemark.
Parmi les quatorze pays soutenus comme partenaires prioritaires de la coopération belge, le Maroc est le seul pays dont un nombre significatif de migrants se trouvent sur le territoire belge. Et il est lié à la Belgique par des accords de réadmission dont l’effectivité est cependant relative.
La polémique sur la réadmission de citoyens qui ne sont pas en ordre de séjour sur le territoire belge avait rebondi après qu’un citoyen algérien en situation irrégulière avait attaqué des policières à la machette à Charleroi. L’Algérie ne fait pas partie des pays soutenus par la coopération belge au titre de partenaire prioritaire.
Le MR déposera également une proposition de loi visant à améliorer le suivi des obligations de quitter le territoire. Le secrétaire d’État à l’Asile Theo Francken entend pour sa part créer 1.000 places supplémentaires en centres fermés. Il veut aussi proposer des sanctions visant les recours abusifs.
Également interrogé dans Le Soir, le secrétaire général du Centre national de coopération au développement (CNCD-11.11.11) Arnaud Zacharie estime que la proposition du MR de lier l’aide au développement à la réadmission passe « complètement à côté de la cible ». Il vaut mieux privilégier un principe « more for more » qui crée un cercle vertueux, souligne-t-il, rappelant par ailleurs que l’aide au développement est censée répondre aux objectifs de développement durable promus par l’ONU et non pas se voir instrumentalisée au profit de la politique migratoire belge ou de l’exportation des entreprises belges.