Le monde d’après vu par une cinquantaine de chercheurs
Comme le monde d’après, promis au plus fort de la crise de la Covid-19, semble s’évanouir à mesure que le monde d’avant reprend ses droits au gré du déconfinement, une cinquantaine de chercheurs alertent.
Comme le monde d’après, promis au plus fort de la crise de la Covid-19, semble s’évanouir à mesure que le monde d’avant reprend ses droits au gré du déconfinement, une cinquantaine de chercheurs alertent, dans Relions-nous! (1), sur l’impératif de tirer les enseignements de cette catastrophe planétaire.
Il en ressort une « constitution » informelle « pour montrer que les évidences qui président encore à l’organisation de nos sociétés ont perdu de leur vitalité », et qu’il importe donc de les renouveler. Le grand intérêt de ces contributions touchant à tous les domaines et émanant de chercheurs d’horizons très différents, du physicien Etienne Klein à la philosophe des sciences Vinciane Despret en passant par l’auteur de science-fiction Alain Damasio ou l’économiste Gaël Giraud, est de déboucher chaque fois sur des propositions concrètes.
Dans le flot de celles-ci, épinglons notamment: « rémunérer les agriculteurs pour leurs services environnementaux » (l’ingénieur agronome Marc Dufumier), « favoriser la cyclicité et la réparabilité des établissements humains […] en construisant des lieux où stocker les matières déconstruites » (l’architecte Mathias Rollot) ou « interdire toute activité économique consistant à faire un maximum de profit en un minimum de temps, basée sur la destruction et la surexploitation de la nature et du vivant » (le biologiste Gilles Boeuf). Pour le physicien et climatologue Hervé Le Treut, la complexité des nécessités multiples de notre époque « remet en cause une injonction restée célèbre: « Penser globalement et agir localement ». Il faut désormais se soucier aussi du « penser localement » qui permet de lier des problématiques que l’on oppose souvent. » Relions-nous! y aide.
(1) Relions-nous! La Constitution des liens, L’an 1, ouvrage collectif, Les Liens qui libèrent, 220 p.
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