Le Grand Prix de Belgique, une « bonne affaire »… déficitaire
Le Grand Prix de Belgique de F1, déficitaire depuis son retour dans le calendrier en 2007, reste toutefois soutenu par les pouvoirs publics qui estiment que les retombées économiques compensent largement les investissements consentis.
Selon le journal L’Echo, depuis 2007, plus de 47 millions d’euros d’argent public wallon a déjà été nécessaire pour éponger les dettes de Spa Grand Prix, la société organisatrice de l’événement. Sans compter les 50 millions d’euros qui avaient été nécessaires en 2007 pour remettre le circuit aux normes. Chaque année, la question se pose donc: un Grand Prix en Belgique ne serait-il pas un luxe, une question de prestige, pour une région qui souffre sur le plan économique ?
A en croire une étude de l’Université de Liège, pas du tout. Les retombées annuelles sont estimées à 45 millions d’euros en faveur du secteur économique local, en plus des cinq millions d’euros que perçoit l’Etat fédéral via la TVA. Dans ces 45 millions, 20.000 nuitées font le bonheur du secteur hôtellerie-restauration-cafés (horeca), rapportant 13,5 millions d’euros, tandis que de nombreux habitants logent dans leur garage ou leur jardin afin de pouvoir louer leur chambre. D’après les offices du tourisme, il n’y a plus de lits disponible à moins de 30 kilomètres à la ronde. Le quotidien La Dernière Heure note en outre que l’épreuve spadoise génère plus de 1.200 emplois permanents, à l’année, estimant que le GP est donc « viable », voire même indispensable.
Un effet Verstappen
L’étude de l’Université de Liège note aussi que pour la Wallonie, chaque édition représente une tribune publicitaire mondiale qu’elle ne pourrait pas se payer en temps normal. Environ 60.000 personnes étaient au bord du circuit ardennais dimanche. Sur l’ensemble du week-end, le nombre de spectateurs cumulés devait dépasser les 150.000 selon le promoteur local, soit une augmentation de près de 40.000 spectateurs par rapport à l’édition 2014. Le GP de Belgique a profité de plusieurs facteurs favorables: la météo, l’absence d’un GP d’Allemagne cette année et un effet Max Verstappen, le débutant de l’écurie Toro Rosso, qui a attiré 5% de supporteurs néerlandais en plus, par rapport à 2014. L’épreuve belge restera inscrite au calendrier jusqu’en 2018. Une éventuelle prolongation dépendra de la volonté politique. Une majorité y est favorable même si des parlementaires du parti écologiste Ecolo estiment eux que les investissements publics ne sont pas compensés par les retombées. Ils dénoncent aussi l’opacité du contrat signé entre la Région wallonne et Bernie Ecclestone. Le coût d’un plateau en Europe est estimé à 15 millions d’euros. Les parlementaires d’Ecolo voudraient avoir accès à ce contrat qu’ils qualifient de « secret ».
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