Le gouvernement fédéral entame son conclave budgétaire: ce qu’il faut savoir
Le gouvernement fédéral entamera son premier week-end de conclave budgétaire. Aucun accord n’est attendu. Les travaux se poursuivront durant la semaine qui vient et le week-end prochain avant le traditionnel discours de politique générale du Premier ministre devant la Chambre -le dernier de la législature- le deuxième mardi d’octobre.
Les principaux ministres de l’équipe De Croo se sont penchés vendredi pour la première fois en comité restreint sur le budget. Les jours précédents ont été consacrés à des discussions bilatérales entre le Premier ministre, la secrétaire d’État au Budget, Alexia Bertrand, et les vices-Premiers ministres de chaque parti de la coalition reçus séparément.
Le gouvernement s’est engagé auprès de la Commission européenne à une économie de 0,2% du PIB l’an prochain suivie de 0,8% en 2025 et 2026 afin de ramener le déficit budgétaire en-dessous des 3% du PIB, conformément aux exigences européennes.
Un effort d’1,2 milliard d’euros était prévu pour atteindre 0,2%. Selon le rapport du comité de monitoring, qui marque le début des tractations budgétaires, ce n’est plus qu’un exercice de 800 millions d’euros qui sera nécessaire.
Tant le Premier ministre que la secrétaire d’État, tous deux Open Vld, veulent maintenir cet effort d’1,2 milliard afin d’honorer les engagements de la Belgique mais aussi pour maintenir les finances publiques à flot à quelques mois des élections et d’une période d’affaires courantes qui pourrait durer longtemps. Même s’il n’y a pas encore de remise en cause publique par un membre de la majorité, l’objectif risque d’aviver les tensions entre l’aile gauche et l’aile droite de la Vivaldi. Il faudra en effet tenir compte de certaines dépenses inévitables comme celles liées à l’accueil des réfugiés ukrainiens et des demandeurs d’asile, sans compter les propositions de mesures nouvelles qui viendront sur la table.
L’exercice passe aussi par la proposition de nouvelles recettes. Le PS plaide par exemple pour quadrupler la taxe sur les comptes-titres (actuellement 0,15% à partir d’un million d’euros). Vooruit a mis en avant l’idée d’une taxe sur les surprofits que réalisent les banques grâce à l’augmentation des taux d’intérêt. Une idée rejetée par le ministre des Finances, Vincent Van Peteghem (CD&V). Les Verts estiment quant à eux que la taxe aérienne pourrait être revue pour être mise au niveau des pays voisins où elle est plus élevée. Du côté des partis de droite, ce sera sans surprise la réduction des dépenses qui sera mise sur la table… Quoi qu’il en soit, il faudra tenir compte de la proportion 1/3 recettes, 1/3 dépenses, 1/3 autres mesures inscrite dans l’accord de gouvernement d’octobre 2020.
Les discussions reprendront samedi à 13h et devraient s’achever à 19h30 et dimanche à 12h avant une fin prévue à 16h45.
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