Le déconfinement progressif proposé par les experts va susciter un vif débat
Le rapport présenté par les experts, qui a fuité, prévoit une reprise partielle de l’activité économique à partir du 4 mai et des écoles le 18 mai. La Pemière ministre, Sophie Wilmès, et Georges-Louis Bouchez (MR) regrettent cette fuite qui « ne va pas aider ».
La dernière version en date du rapport des experts chargés de plancher sur le déconfinement (GEES), révélé ce mercredi matin par Le Soir, confirme que les débats risquent d’être vifs sur le plan de déconfinement progressif qui doit être décidé vendredi par le Conseil national de sécurité, qui réunit le gouvernement fédéral, les ministres-présidents des entités fédérées et des experts. Car la « prudence » du scénario sur la table pourrait heurter ceux qui souhaitent un redémarrage rapide de l’économie. Et « l’audace » de certaines pistes pourraient indisposer ceux qui sont enclins à davantage de prudence.
Les experts, donc, remettent leur rapport ce mercredi au gouvernement fédéral et s’inscrivent dans la ligne tracée par la Première ministre, Sophie Wilmès (MR), celle d’un déconfinement progressif avec de possibles retours en arrière, au fil de l’évolution de la situation. La fuite risque de rendre le processus complexe. « Je regrette quelle ait eu lieu, nous dit Georges-Louis Bouchez, président du MR. Nous devons travailler dans le calme et la prudence. Ceci ne va pas nous aider. » La Première ministre, Sophie Wilmès (MR), ne dit pas autre chose: « Nous regrettons cette fuite, souligne son cabinet à La Libre. Les défis qui nous attendent sont trop importants pour présenter à la légère des informations non-validées. »
A petits pas le 4 mai
Ce déconfinement débuterait bien le 4 mai, mais à pas lents. Si la situation sanitaire le permet, et seulement dans ce cas, quelques activités économiques non essentielles pourraient redémarrer, moyennant des accords sur le respect des mesures de distanciation sociale et le port du masque si elle ne peut pas être respectée. La liste comprend la construction, le commerce de gros, l’industrie manufacturière, les transports, les services de support techniques, administratif, technique… Le télétravail resterait de mise en général.
En ce qui concerne les commerces, alors que la fédération en charge du secteur (Comeos) plaidait pour une réouverture le 4 mai, ce ne pourrait être le cas que pour une partie très limitée d’entre eux, selon le rapport cité par Le Soir: click and collect services, magasins de matériaux de construction ou de vélos, commerces vendant des biens nécessaires à la fabrique de masques (sic) et garagistes. Pas sûr que cela soit de nature à rassurer ceux, notamment en Flandre, qui souhaitent une reprise plus rapide de l’activité économique. Notons encore qu’une partie de l’activité médicale pourrait reprendre.
Les Belges pourraient aussi passer une soirée avec la famille ou des amis proches le week-end. Pas plus de dix personnes, toujours les mêmes. Parcs et plaines de jeux seraient ouverts. Et les activités sportives à deux maximum, en extérieur, pourraient reprendre : tennis, équitation, pêche…
A partir du 18 mai, les écoles
Toujours en tenant compte de l’évolution de la situation sanitaire, les écoles pourraient reprendre à partir du 18 mai. Pas avant parce que cela ne peut pas se faire au même moment que la reprise économique partielle. Voilà qui sera de nature à rassurer des parents et des enseignants inquiets. Mais cela risque de poser débat en Flandre, à nouveau, le ministre de l’Enseignement Ben Weyts (N-VA) s’étant déclaré favorable à une reprise plus rapide.
Et encore, cette reprise scolaire serait partielle. Le rapport recommande une reprise des primaires : dans l’ordre, la sixième et la première, puis la cinquième. Seuls les rhétos reprendraient dans le secondaire. Tout cela à temps partiel et dans des classes aménagées pour la circonstance, avec respect de la distanciation sociale.
Le reste de l’activité économique reprendrait à cette date-là également, moyennant les mêmes protocoles que le 4 mai. Le secteur Horeca serait maintenue à l’arrêt. Pourtant, ce secteur souffre énormément et appelle à l’aide. Il pourrait y avoir débat sur une réouverture partielle, avec un nombre limité par établissement.
En matière de sorties sociales, les experts ouvrent la porte à des excursions d’un jour et à l’organisation de fêtes un peu plus large (mariages, enterrements…) de pas plus de 50 personnes.
Dernière phase à écrire
La troisième phase, non datée encore, concernerait l’Horeca mais aussi les zoos, parcs d’attraction, musées, cinémas, théâtres… Autant de secteurs au bord de l’asphyxie. Les camps des mouvements de jeunesse et les compétitions sportives figurent aussi au menu, mais sous forme revisitée.
Tout ce processus est donc lié au respect de la distanciation sociale, aux mesures d’hygiène, au port du masque très recommandé, à un testage important (les experts parlent de 40000 par jour), ainsi qu’un éventuel traçage. Là encore, cela risque de susciter des débats, auprès des plus prudents cette fois. « Cela ne peut évidemment pas se faire sans balises fortes pour la vie privée et les libertés individuelles, a déjà dit Ecolo Gilles Van den Burre sur LN24. Et le débat doit avoir lieu au Parlement et être transparent ».
D’ici à vendredi, le Conseil national de sécurité risque de ne pas se préparer dans la sérénité
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