Le Covid peut être reconnu comme une maladie professionnelle
Le gouvernement élargit la reconnaissance du covid comme maladie professionnelle. Il suffira désormais de prouver qu’il y a eu une flambée de cas sur le lieu de travail pour pouvoir en bénéficier.
Le covid avait déjà été reconnu comme une maladie professionnelle pour le personnel soignant, celui-ci ayant un risque accru d’être contaminé. Depuis cette reconnaissance, plus de 20 000 demandes ont déjà été introduites, dont près de 85 % ont été acceptées et ont ainsi obtenu des indemnités. Désormais, le gouvernement a décidé d’élargir les catégories d’employés qui peuvent demander la reconnaissance de maladie professionnelle pour le covid. Les employés du secteur privé et des institutions communales ou provinciales infectés sur leur lieu de travail pourront ainsi aussi en faire la demande. Le dispositif est rétroactif (jusqu’au 18 mai 2020) et se poursuivra au moins jusqu’à la fin de l’année.
Si la reconnaissance a été ouverte aux autres secteurs, elle s’accompagne de conditions strictes comme une contamination groupée. Ainsi, il faut qu’il y ait une « flambée », soit qu’au moins que cinq personnes aient été testées positives en l’espace de quinze jours dans la même zone de travail. Fedris précise toutefois que « ces cinq personnes ne doivent pas toutes être des employés. Il peut aussi s’agir de clients ou de fournisseurs, par exemple ».
Une indemnité plus importante que celle de la mutualité
Les personnes à qui on reconnait le statut de maladie professionnelle ont droit au remboursement des frais médicaux, tels que les frais d’hospitalisation, et à une indemnité pour perte de revenus. Pour les travailleurs qui ont été absents pendant plus de 15 jours pour cause de covid, Fedris (l’agence fédérale des risques professionnels) rembourse même jusqu’à 90 % du salaire de base. Actuellement, le revenu de remplacement pris en charge par l’assurance-maladie obligatoire lors d’une absence du travail pour covid s’élève à 60% du salaire brut après 28 jours d’absence pour un employé. Cette reconnaissance est donc particulièrement intéressante en cas de covid long. Il est estimé que 10 à 25 personnes sur 100 qui ont contracté le Covid-19, ne sont toujours pas totalement rétablies trois mois après. En Belgique, 115.000 personnes seraient concernées. D’après une étude de l’université d’Oxford, ce seraient même près de 36% des malades qui continueraient à avoir des symptômes tels que difficultés respiratoires, fatigue ou anxiété entre trois à six mois après avoir déclaré le covid.
Mais cette reconnaissance ne semble pas évidente. Fedris pointe la complexité et l’incertitude relative au Covid long. « Nous remboursons la contribution du patient et la perte de salaire pendant la période de maladie », précise le service de communication. « Mais comment définir une période de maladie dans le cas d’un Covid long ? Il n’y a pas encore de consensus scientifique et médical à ce sujet. » Le gouvernement fédéral n’a ainsi encore reconnu que deux patients comme étant en incapacité de manière permanente en raison du Covid-19. « Dans les deux cas, il s’agit de dommages irréversibles », note Fedris, l’agence fédérale pour les risques professionnels. En ce qui concerne les incapacités temporaires, il y a déjà eu davantage de reconnaissances, mais les temps d’attente sont longs.
Pour l’obtenir, les personnes qui pensent y avoir droit doivent s’inscrire auprès de Fedris, l’agence gouvernementale compétente. La demande doit aussi être introduite via le médecin du travail. Au vu du nombre de demandes, l’indemnité ne risque cependant de ne pas être versée tout de suite, puisque la liste d’attente pour le traitement des demandes s’est allongée entre-temps et le traitement du dossier peut prendre jusqu’à six mois. « Le délai prédéterminé de 120 jours pour une décision est actuellement dépassé. Nous vous demandons de faire preuve de patience et de limiter autant que possible les appels téléphoniques », indique Fedris.
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