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Le classement des écoles favorisées et défavorisées, à prendre avec des pincettes

Caroline Lallemand Journaliste

La Fédération Wallonie-Bruxelles a établi un classement des écoles défavorisées et favorisées qui donne une cote allant de 1 à 20 pour chaque établissement. Cette classification qui démontre de grandes inégalités socio-économiques est à prendre avec de grosses pincettes, car elle ne tient nullement compte de la qualité de l’enseignement prodigué dans chaque établissement.

La Fédération Wallonie-Bruxelles a établi un classement des écoles défavorisées et favorisées, avec une cote allant de 1 à 20 pour chaque établissement. Ce classement permet de distribuer des subsides aux écoles dont les étudiants sont les plus précarisés. Le document n’est pas neuf (il date de 2011), Joelle Milquet, la ministre de l’Enseignement, l’a sorti de ses cartons suite à une question récente du député Patrick Lecerf (MR). Ce dernier désirait connaître la liste des écoles différenciées dont le financement a été récemment remis en question, explique le journal La Meuse dans son dossier de couverture de ce vendredi.

Il ressort de ce classement qu’à travers la Wallonie et Bruxelles, les écarts sont très grands entre les différentes écoles, principalement dans le secondaire. C’est à Bruxelles que la disparité est la plus forte. Dans la capitale se côtoient des écoles très bien notées et des établissements qui n’affichent qu’un maigre 2/20. La province de Liège et le Hainaut, tout comme celle du Luxembourg rencontrent aussi des problèmes. Dans le Brabant wallon, par contre, la plupart des établissements culminent allègrement au-dessus des 18 sur 20. Logique, quand on sait que cette province est l’une des plus riches avec celle d’Anvers.

Par ce système de cotation, les subsides vont en priorité aux écoles ayant une faible note (de 1 à 5) en vue de réduire les inégalités. L’argent est ainsi alloué à l’organisation d’écoles des devoirs, à l’achat de matériel pédagogique, au financement de voyages scolaires, ou encore, à l’encadrement pédagogique. Il est demandé aux écoles qui obtiennent entre 14 et 20/20 d’aider leurs consoeurs plus précarisées. Entre 6 et 13/20, les écoles ne doivent rien donner, mais ne reçoivent rien non plus.

Les écoles « de riches » face aux écoles « de pauvres »

Ce classement est à prendre avec des pincettes, car il ne tient nullement compte de la qualité de l’enseignement prodigué dans les différents établissements scolaires ni du taux de réussite des écoliers. Mal interprété, il pourrait être vu comme un classement entre les meilleures écoles opposées aux écoles dites « poubelle », ce qui n’est pas le cas. Le classement offre principalement un aperçu des établissements qui sont confrontés à des difficultés socio-économiques. Il se base pour ce faire sur le niveau socio-économique du quartier où vivent les parents d’élèves (et non pas sur l’implantation de l’école). En résumé, ils opposent plutôt « les écoles de riches » aux « écoles de pauvres ».

Et c’est bien là le danger que peut représenter une telle classification, car la tentation est grande pour les parents de choisir une école arborant fièrement un 20/20 à une école n’affichant qu’un maigre 2/20, alors que les enseignements prodigués dans l’un ou l’autre établissement ne font, eux, l’objet d’aucune évaluation. Il est important de noter qu’une école peut très bien avoir une cote faible mais bénéficier d’une bonne réputation et être plus prisée lors des inscriptions. La Meuse remarque aussi une plus grande disparité entre les écoles aux sections techniques et professionnelles qui récoltent une plus faible note alors que d’autres établissements d’enseignement général, situés dans une même zone géographique, sont mieux cotés.

Face à ce constat, Joelle Milquet déclare dans le quotidien plancher sur une autre manière de calculer l’indice socio-économique des quartiers d’origine des parents d’élèves. Une nouvelle méthode est en cours d’élaboration, car certaines données commencent à dater, des écoles doivent être ajoutées, d’autres retirées.

Les critères utilisés pour établir le classement

Pour évaluer les établissents, la Fédération Wallonie Bruxelles tient compte de l’indice socio-économique de chaque élève basé sur les critères suivants:

  • Le revenu moyen par habitant dans la zone où vit l’élève,
  • Le niveau de diplôme des habitants de cette zone qui influe, selon la FWB, sur la réussite scolaire d’un écolier,
  • Le nombre de chômeurs et le taux d’activité du quartier,
  • Le confort des logements, sachant qu’une habitation exiguë favoriserait les retards dans la scolarité d’un élève.

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