L’agression raciste à la gare d’Aarschot de nouveau condamnée en appel (Info LeVif)
Les faits remontent à 2018. Les agresseurs avaient poussé un jeune garçon noir sur les voies de la gare d’Aarschot. Cette semaine, ils ont été condamnés une nouvelle fois par la Cour d’appel de Bruxelles à une amende, une peine de prison avec sursis et un dédommagement pour la victime.
Déjà condamnés une première fois par le tribunal correctionnel de Louvain en juin 2020, les agresseurs du jeune homme noir âgé de 15 ans ont vu cette semaine leur condamnation inchangée en appel. Les trois inculpés vont devoir payer une amende de 800 euros ainsi qu’un dédommagement de 10 000 euros à la victime et sont condamnés une peine de prison de 12 mois avec sursis probatoire de 5 ans.
Une peine qui a notamment été justifiée par les propos racistes explicites tenus lors de l’agression. Unia, l’institution publique indépendante qui lutte contre la discrimination et promeut l’égalité en Belgique, s’était constituépartie civile aux côtés des victimes. Face à la condamnation, l’institution salue le fait que le mobile raciste ait été retenu comme circonstance aggravante.
Pour rappel, le 26 août 2018, un voyageur âgé de 15 ans, accompagné de sa soeur et de deux enfants, se fait accoster par un individu sur le quai de la gare d’Aarschot. Celui-ci l’agresse verbalement et physiquement. Deux femmes prennent également part à cette agression. La situation dégénère et il finit par pousser violemment le jeune garçon sur les rails, mettant sa vie en danger. Les faits ont été filmés et dans la vidéo, on entend clairement les prévenus tenir des propos racistes.
Racisme et discrimination liés à la violence
Le cas de ce jeune garçon noir ne fait pas office d’exception en Belgique. Sur l’année 2021, Unia a enregistré 391 actes de haine. Cela va de l’harcèlement à des dégradations matérielles, sans oublier les coups et blessures. Dans plus de 15% des affaires, des actes de violence sont à déplorer.
Parmi ces chiffres, plus de la moitié sont liés à des actes racistes. Dans les autres cas, il s’agit d‘homophobie ou de haine en raison des convictions religieuses ou philosophiques.
Des statistiques déjà élevées, qui ne représente qu’une petite partie de la réalité selon Patrick Charlier, directeur d’Unia. « Nous n’avons pas d’idée précise de l’ampleur des délits de haine en Belgique. Unia plaide pour qu’ils soient mieux identifiés et encodés dans les systèmes d’enregistrement de la police et du ministère public, conformément aux recommandations de la Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI) »
Unia demande du suivi
Souvent traumatisé par l’expérience vécue, les victimes d’actes de haine nécessitent un accueil et un accompagnement par des spécialistes du stress post-traumatique. Une aide précieuse pour ces personnes, souvent nécessaire. Mais même si des améliorations ont pu être remarquées au niveau du suivi de la part des autorités, il est toujours possible de faire plus selon Patrick Charlier. « Nous demandons à la police de toujours informer les victimes sur la possibilité d’obtenir une assistance juridique de la part d’Unia. Nous sensibilisons également les parquets et les autorités. Même si de bonnes pratiques voient le jour, comme par exemple l’ouverture d’un guichet spécialement réservé aux victimes de tels actes dans certains commissariats de police, il faut aller plus loin. »
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