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Lachaert poursuit sa quête d’un gouvernement fédéral sans la N-VA, un pari belge et démocratique (analyse)

Olivier Mouton Journaliste

Egbert Lachaert prolongé par le roi jusqu’au 4 septembre. Son choix: sans la N-VA. Mais il attend le CD&V. Une coalition minoritaire en Flandre, sans les deux premiers partis du Nord, c’est le contre-exemple de 2014. Pour tenter de faire baisser la pression nationaliste et extrémiste.

Egbert Lachaert, président de l’Open VLD, opte pour une coalition sans la N-VA, idéalement une Vivaldi (socialistes, libéraux, écologistes, avec le CD&V et/ou le CDH), voire un arc-en-ciel. A priori, donc: sans la N-VA. Il a fait rapport au palais ce vendredi matin. Sa mission est prolongée jusqu’au 4 septembre. Le communiqué du palais fait état de « pourparlers constructifs ». Il reste à attendre ce que décidera le CD&V et à surmonter les différences de sensibilité, profondes entre socialistes et libéraux sur le plan socio-économique.

Egbert Lachaert souligne: « La population belge attend que les partis surmontent leurs divergences. Il y a encore du travail à effectuer sur le fond du projet, mais nous espérons pouvoir poser un pas supplémentaire la semaine prochaine. » Il pourrait alors céder la place à des préformateurs, on cite les noms de Paul Magnette (PS) et Alexander De Croo (Open VLD).

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Cette coalition sans la N-VA est un fameux pari, belge et démocratique.

Se passer des deux premiers partis de Flandre – tous les deux nationalistes et, dans le chef du Belang, d’extrême droite – risque de provoquer d’incessantes tensions dans ce qu’il reste de la législature. Jusqu’en 2024 où, menace Theo Francken, les électeurs flamands pourraient privilégier « une coalition jaune-noir ». Le pari consiste donc à démontrer que les partis démocratiques peuvent prendre leurs responsabilités et mettre en oeuvre un « projet positif » pour la Belgique.

C’est tout le contraire de ce que Charles Michel a fait en 2014. En tenant compte du paysage électoral flamand, et poussé dans le dos par le choix du PS de gouverner sans lui en Wallonie et à Bruxelles, le président du MR s’était allié avec la N-VA, en mettant le communautaire « au frigo ». Parmi les objectifs: freiner l’élan de l’extrême droite. Le pari a échoué.

Son successeur, Georges-Louis Bouchez, a bien dû le reconnaître: « On a gouverné avec la NVA. Le résultat? Le VB est monté à 20%… ». Un aveu accompli au grand soupir des autres partis francophones, qui avaient juré que ce serait le cas. Sur le mode : on préfère toujours l’original à la copie, donc le Belang à une N-VA rigide sur la question migratoire.

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Cela étant, cette coalition sans la N-VA se ferait aussi « par défaut ». Jusqu’ici, Egbert Lachaert, au profil plutôt droitier, défendait plutôt une option avec les nationalistes au sein de son parti. Le MR ne l’excluait pas : il aurait bien reconduit la suédoise, comme le rappelle bien François De Smet (DéFI), et a même tenté une coalition Arizona sans le PS. Le menu institutionnel découlant du dialogue De Wever-Magnette et les propos durs du président de la N-VA à l’encontre du MR ont fait basculé la formation gouvernementale dans l’autre sens.

Avec, à la clé, si elles aboutissent, un fameux pari pour les quatre années à venir.

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