
La VUB ouvre 12 postes postdoctoraux pour attirer les chercheurs américains dont Trump ne veut pas
La VUB débloque un budget de 2,5 millions d’euros pour attirer les chercheurs victimes de «l’ingérence préoccupante» de Donald Trump.
La Vrije Universiteit Brussel (VUB) souhaite attirer des chercheurs américains à Bruxelles, en réponse à ce qu’elle considère comme une « ingérence préoccupante » de l’administration Trump dans la liberté de la recherche académique aux États-Unis. L’université a ouvert un total de 12 postes postdoctoraux avec une attention particulière pour les chercheurs américains, annonce-t-elle lundi.
Ces bourses de recherche « prestigieuses » représentent un budget de 2,5 millions d’euros, financé dans le cadre du programme européen Marie Sklodowska-Curie (MSCA). En collaboration avec son homologue francophone, l’Université Libre de Bruxelles (ULB), l’institution met également à disposition 18 logements pour les scientifiques.
2.000 licenciements à l’Université Johns Hopkins
Cette initiative constitue une réponse directe aux politiques menées par le président américain Donald Trump, qui ont conduit à une réduction des financements alloués à la recherche dans plusieurs universités américaines, menaçant ainsi des milliers d’emplois. C’est le cas, par exemple, de l’université américaine Johns Hopkins, qui a dû se séparer de 2.000 employés en raison de cette politique.
Le président américain restreint également la liberté d’expression, notamment en limitant les manifestations pro-palestiniennes dans les universités. Ainsi, le service américain de l’immigration ICE a encore arrêté la semaine dernière Mahmoud Khalil, l’activiste qui avait contribué à organiser les manifestations pro-palestiniennes à l’université Columbia de New York, l’été dernier. Le Palestinien Khalil est titulaire d’une carte de résident permanent aux États-Unis.
La VUB «victime de l’administration Trump»
Selon Jan Danckaert, recteur de la VUB, les universités américaines sont les premières victimes de cette ingérence « idéologique » et « inquiétante ». « Elles voient des budgets de plusieurs millions d’euros disparaître pour des raisons idéologiques, ce qui a des répercussions jusque chez nous », déplore-t-il. Jan Danckaert souligne que la VUB est elle-même « l’une des premières victimes de l’administration Trump », ayant récemment dû interrompre deux projets de recherche menés en collaboration avec des partenaires américains, dont l’un portait sur les jeunes et la désinformation, et l’autre sur le dialogue transatlantique entre les États-Unis et l’Europe.
Pour le recteur, Bruxelles – que le président avait qualifiée de « trou à rats » après les attentats de 2016 – n’est pas seulement le lieu idéal pour accueillir ces scientifiques américains, mais représente aussi une destination « symbolique » pour poursuivre leurs travaux. « La VUB a été fondée en 1834 précisément pour garantir la liberté de la recherche, sans ingérence religieuse ou étatique. Nous considérons qu’il est de notre devoir de soutenir nos collègues américains. »