Renaud Duquesne
« La terreur n’a pas de frontière, et elle est contagieuse »
La terreur a toujours existé depuis que le monde est monde. Elle est implacable et d’une efficacité redoutable. Elle pervertit les raisonnables et conforte les excessifs. C’est une arme de guerre.
Elle fige les consciences et annihile le libre arbitre. La nouveauté avec les attentats de Bruxelles, c’est qu’elle nous touche directement. Elle est à nos portes et elle est concrète. Au contraire, lorsque nous la commentons, lorsqu’elle se passe dans un pays lointain, confortablement assis devant notre télé ou en lisant notre journal, elle nous indigne mais guère longtemps. Ce n’est pas chez nous et nous sommes vite rattrapés par la vie de tous les jours. Et on oublie, ou pire : on s’y habitue.
Nous venons tous de recevoir une fameuse piqûre de rappel. Nous ne sommes pas ou plus à l’abri. Comme si cette terreur ne pouvait concerner que d’autres et que nous étions intouchables. Et bien non, nous sommes exposés et le risque zéro n’est que théorique. La terreur n’a pas de frontière, et elle est contagieuse.
L’horreur nous frappe de plein fouet, elle va nous marquer durablement et changer notre vision du monde et de notre propre sécurité. Elle va nous accompagner dans notre quotidien, conditionner notre vie et nos comportements. Cette terreur est universelle. Elle veut susciter la haine, la réplique et opposer les communautés. Nous ne devons pas tomber dans le piège qui nous est tendu. Il faut répondre fermement mais en opposant aussi nos valeurs faites d’humanité, d’ouverture et de diversité. Ne pas le faire, c’est donner raison à ces terroristes. Mais encore plus fondamentalement, arrêtons de croire que nous vivons dans un village gaulois qui nous protège de tout. Le monde est vaste. Sachons aussi nous indigner chaque fois que cette terreur frappe dans le monde, mais aussi agir. Ou plutôt réagir. Nous sentir concernés et, selon ses moyens fussent-ils modestes, faire en sorte que tous ceux qui sont opprimés par les fanatiques de toutes sortes se sentent soutenus et pas abandonnés. Cette union collective sera un moyen parmi d’autres d’être une force collective, unifiant les souffrances, mais avec une espérance.
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