Carte blanche
« La réforme ou la mort pour la franc-maçonnerie ? Vous avez raison mais… »
Notre récent dossier consacré au livre de Jean Somers a fait beaucoup réagir. L’auteur, vétéran de la maçonnerie, considère dans Rue Lessing. Vers la rénovation de la franc-maçonnerie (édition Academic & Scientific Publishers) que l’institution doit relever d’indispensables défis si elle ne veut pas se voir réduite à une honorable société folklorique. Ce que conteste l’un de ses pairs.
Maçon depuis peu, la soixantaine je suis rentré au Grand Orient il y a un an, je suis rattaché pour le moment à un atelier qui a fait le choix de ne pas accepter les femmes, cette décision m’a surpris mais n’est pas dramatique en soit, ce n’est pas parce que l’on se réunit uniquement entre hommes que l’on est machistes.
Lorsque vous parlez de sexisme, je pense que chaque maçon après avoir reçu sa formation (plus ou moins 18 mois) a le droit de « voyager » donc de choisir sa loge qui sera masculine, féminine ou mixte en fonction de sa philosophie. Je suis convaincu que participer à une tenue mixte est enrichissant mais participer à un atelier masculin est aussi intéressant ; tout est découverte.
S’il est exact pour vous reprendre » que la cooptation amène la reproduction du facteur social et que les enseignants amènent des enseignants etc… Il existe aussi des exceptions : je ne suis pas universitaire et pourtant j’ai été approché via un proche qui a cru déceler en moi des qualités humaines et c’est cela l’essentiel de la démarche maçonnique ! Il est exact « que l’on est plus choisi que l’on choisit soi-même » mais cela me semble normal. On ne s’engage pas en maçonnerie sur un coup de tête, il me paraît logique que l’on sonde le candidat, s’il est vrai que « le secret maçonnique » peut paraître risible, il est bon de rappeler que l’on ne vit pas spécialement aujourd’hui dans une époque tolérante et que pour certaines personnes la maçonnerie est assimilée à une secte. Il y a quelques mois un homme politique belge bien connu « hurlait au complot maçonnique dans les médias ». Prendre un minimum de précautions me paraît dès lors justifié bien qu’il serait souhaitable que l’on puisse révéler son appartenance en public.
S’il est exact que dans une loge on se préoccupe beaucoup de la formation, c’est pour comprendre et mieux adhérer à l’esprit maçonnique. Apprendre utiliser les symboles (sans pour cela aller jusqu’au cliché de la « vis ») n’est pas chose aisée. Pour les êtres humains que nous sommes Il est toujours enrichissant d’apprendre, « de tailler sa pierre » selon la formule. A chacun de voir ou il veut arrêter son niveau de connaissance.
Lorsque vous parlez des frères/maçons comme des clubistes, je vous trouve bien aigre Monsieur Somers. A tout généraliser vous donnez une piètre opinion de vos « frères », alors qu’ils existent des maçons intègres, humbles, curieux et ouverts.
Dois-je vous rappeler que dans une loge on peut assister à des planches (conférences) qui portent sur des sujets divers, de société parfois interpellant, c’est regrettable mais vous n’en parlez pas ! J’ai personnellement assisté à une planche « sur la situation de l’avortement » qui était d’une richesse inouïe !
Pour ce qui de la question de la religion, et de la présence lors de livres de références comme la Bible chacun est libre d’en faire son interprétation, la solution pour respecter les convictions de chacun est d’utiliser peut-être « le volume de la loi sacrée » : livre virtuel qui ne heurtera personne.
Quant à évoquer le « Grand architecte de l’univers » cela ne me gêne pas du tout, personnellement je relie ce terme à la création du monde, le big bang ; là où la science rejoint la croyance sans dogme.
J’aurais voulu que vous parliez de la richesse d’être maçon, de la magnifique opportunité d’échange de paroles que cela peut offrir
En conclusion même si vous avez raison sur le fond…, vous n’émettez que des critiques et ne proposez pas de solutions j’aurais voulu que dans cet article vous parliez de la richesse d’être maçon, de la magnifique opportunité d’échange de paroles que cela peut offrir. Avec cet article vous ne donnez aucune envie à des jeunes de s’intéresser à la maçonnerie. En conclusion je pense que ce qu’il faut faire : c’est informer sur la maçonnerie, se rendre sur les campus mais ailleurs aussi pour rencontrer des jeunes et pourquoi pas créer un portail web qui informerait et orienterait le ou la candidate potentiel(le). La maçonnerie a tout à y gagner.
Michael, apprenti franc-maçon
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