La période de confinement a amplifié les inégalités scolaires
La période de confinement a amplifié les inégalités scolaires, ressort-il d’une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’UMONS auprès de près de 1.000 enseignants et enseignantes de l’enseignement maternel, primaire et secondaire de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB).
L’enquête, réalisée en ligne du 30 septembre au 7 novembre 2020, porte sur les pratiques enseignantes adoptées à la rentrée scolaire 2020-2021.
Selon les résultats, 92% des enseignants répondants s’accordent à dire que les inégalités scolaires se sont amplifiées avec le confinement. Plus de 50% d’entre eux estiment que l’écart entre élèves plus faibles et plus forts s’est creusé, et l’écart était d’ailleurs visible dès la rentrée scolaire de septembre.
L’étude s’intéresse par ailleurs à l’usage fait du numérique. Il ressort ainsi que les plateformes comme Smartschool, Google Classroom ou encore Teams sont utilisées par près de 81% des enseignants. Un peu plus d’un quart des répondants disent aussi recourir à Padlet, Lino ou encore Stoodle. D’autres outils à l’instar de YouTube ou Zoom sont par ailleurs employés par près de 20% des enseignants.
Concernant un éventuel stress lié aux conditions actuelles, près de 45% des enseignants disent qu’ils ne sont pas stressés par la situation sanitaire vécue, alors que 37% se disent un peu stressés et 18 très stressés.
En outre, 52% (davantage issus de l’enseignement ordinaire) ressentent une pression due à un éventuel retard dans le programme alors que les autres indiquent ne pas ressentir cette pression scolaire.
Masque à l’école
L’enquête montre également que l’enseignement en présentiel est davantage plébiscité par les enseignants (77,3%). L’enseignement hybride est lui choisi par près d’un enseignant sur cinq (19,4%), alors que la reprise des cours uniquement à distance est souhaitée par un faible pourcentage d’enseignants (3,3%).
Concernant le port du masque par l’enseignant, celui-ci est perçu comme contraignant par 72% des répondants et ce sentiment semble être davantage présent chez les enseignants du primaire, en particulier ceux de première année. « Ceci pourrait notamment être expliqué par le fait que ce port du masque rend plus difficile certains apprentissages (identification de phonèmes lors de l’apprentissage de la lecture, par exemple mais aussi activités physiques) », explique l’UMons.
Pour ce qui est du port du masque par l’élève, il est jugé problématique pour près de 50% des enseignants. Les raisons évoquées sont la fatigue, des problèmes de compréhension lors d’exercices oraux ou encore une communication non-verbale amoindrie.
Quant à la règle de distanciation sociale, son respect semble globalement impossible pour près de 80% des répondants. Ces derniers mettent en cause un nombre trop élevé d’élèves par classe comparé à la taille des locaux.