La N-VA veut que la Banque nationale évalue l’impact économique de la migration
Les membres N-VA du gouvernement fédéral Johan Van Overtveldt et Theo Francken ont commandé une étude à la Banque nationale sur l’impact économique de la migration. « Un débat nécessaire qui doit être objectivé », a commenté vendredi M. Van Overtveldt, le ministre des Finances.
S’il existe déjà des études internationales sur le sujet, le ministre N-VA estime utile de demander une analyse à « une institution aussi vénérable que la Banque nationale », qui pourra tenir compte du contexte belge dont sa structure étatique, et qui entrera dans le détail des différentes formes de migration (regroupement familial, asile, régularisation, immigration du travail) ainsi que des pays d’origine.
« A présent, la discussion est souvent émotionnelle. Nous voulons atteindre plus d’objectivité dans la communication vers l’opinion publique, mais aussi dans les discussions politiques », a argumenté Johan Van Overtveldt lors de l’émission radiophonique De Ochtend (VRT).
Le ministre et le secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration Theo Francken espèrent recevoir les résultats de l’étude avant les élections de l’année prochaine.
Plus tôt cette année, le président de la N-VA Bart De Wever avait suscité un tollé en affirmant qu’ouvrir les frontières revenait à mettre en péril l’avenir de la sécurité sociale. Pour le ministre des Finances, ceux comme le président du CD&V Wouter Beke qui avaient réagi en disant leur refus de calculer « le prix des gens » ont un « étrange raisonnement ». « Quand on réforme les pensions, la première question est aussi de savoir combien cela va coûter. »
« S’il s’avère que la migration du travail par exemple représente clairement une plus-value économique et fiscale pour notre pays, alors ce sera un argument convaincant pour mener une politique de migration économique encore plus ouverte, sur le modèle du Canada. D’un autre côté, il me semble aussi logique que les canaux de migration qui entraînent clairement un coût économique et fiscal pour notre société soient réduits », a indiqué de son côté, sur son blog, M. Francken.
On se souvient que, lors de son entrée au gouvernement fédéral en 2014, des propos de Theo Francken sur la « valeur ajoutée » de certaines diasporas étaient remontés à la surface et avaient indigné l’opposition ainsi qu’une bonne partie de la société civile.
En 2011, alors qu’il était encore député fédéral, le nationaliste flamand avait écrit sur sa page Facebook, en guise de commentaire à un article de The Economist sur les bienfaits économiques de l’immigration: « Je peux me figurer quelque chose concernant la valeur ajoutée des diasporas juive, chinoise et indienne mais moins concernant la (diaspora) marocaine, congolaise ou algérienne. Ou est-ce trop brûlant? « .
D’après l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), l’impact fiscal de l’immigration varie mais reste proche de zéro dans l’ensemble de la zone OCDE. La situation dépend entre autres de l’intégration des nouveaux-venus sur le marché du travail, laquelle peut fluctuer notamment en fonction des politiques menées.