
La moitié des Belges veut une augmentation des dépenses de défense (sondage exclusif)
Le gouvernement De Wever souhaite augmenter les dépenses de défense et reçoit pour cela le soutien de la moitié des Belges. Ils estiment également que l’accord de gouvernement doit être renégocié à la lumière des dépenses supplémentaires prévues pour la défense. Et l’argent destiné à ces dépenses militaires accrues devrait, en premier lieu, être puisé dans les budgets alloués à l’asile et à l’accueil des réfugiés. C’est ce qui ressort du sondage réalisé par Le Vif sur les Belges et la guerre.
Environ 52% des Belges soutiennent l’intention du gouvernement De Wever d’augmenter les dépenses de défense. Une personne sur quatre estime que le budget militaire doit rester inchangé, 12% sont en faveur d’une réduction et 12% ne se prononcent pas. C’est ce qui ressort d’un vaste sondage réalisé pour Le Vif par l’institut Kantar à l’occasion de la guerre en Ukraine et des déclarations du président américain Donald Trump.
Cette hausse bénéficie d’un large soutien tant chez les francophones que chez les néerlandophones. On observe une préférence pour une augmentation des budgets de la défense non seulement parmi les personnes qui voteraient pour les partis de la majorité, mais aussi parmi celles qui voteraient pour les partis actuellement dans l’opposition (PS, Open VLD, Groen, Ecolo et le Vlaams Belang). Seul le PTB-PVDA affiche clairement un soutien moindre. Parmi les électeurs du PTB, environ un quart estime qu’il faut réduire les dépenses militaires.
Fait remarquable: les opinions à ce sujet varient fortement selon l’âge. Plus on est âgé, plus on soutient l’augmentation des dépenses de défense: 47% des 18 à 34 ans y sont favorables, contre 66% chez les 65 ans et plus. Chez les jeunes, 12% estiment que les dépenses militaires doivent être réduites, contre 5% chez les personnes âgées.
«Plus on est âgé, plus on soutient l’augmentation des dépenses de défense.»
Asile et réfugiés
A ceux qui estiment que le budget de la défense doit être augmenté, on a également demandé où cet argent devrait être puisé. Près de 60% déclarent qu’il faudrait réduire les budgets consacrés à l’asile et à l’accueil des réfugiés, 45% estiment que des économies peuvent être réalisées dans l’appareil étatique et la fonction publique, et 37% en réduisant les subsides accordés aux entreprises.
Si l’on observe les résultats selon l’âge, ce sont surtout les personnes âgées qui estiment que de l’argent peut être trouvé dans ces postes. Ainsi, par exemple, 64% des plus de 65 ans pensent que des économies peuvent être faites sur la migration et l’accueil des réfugiés, contre 40% chez les 18 à 34 ans.
Service militaire
Un Belge sur trois estime que des économies peuvent également être réalisées sur les allocations de chômage, et une proportion équivalente le pense pour l’aide au développement. Viennent ensuite, en ordre décroissant, les coupes budgétaires dans le revenu d’intégration (22%), la culture (21%) et les mesures climatiques (19%).
Environ 8% jugent que des économies sont envisageables dans le domaine de la mobilité, comme les transports publics. Moins de 5% des Belges pensent que des coupes peuvent être opérées dans les pensions, l’enseignement, les infrastructures telles que les ponts et les routes, la sécurité –par exemple au sein de la police– et la recherche scientifique.
La moitié des Belges, ou plus précisément 47%, estiment que l’accord de gouvernement doit être renégocié à la lumière des dépenses supplémentaires en matière de défense. Pour un Belge sur quatre, cela n’est pas nécessaire.
Il ressort également du sondage du Vif que 47% des Belges sont favorables au rétablissement du service militaire obligatoire. Environ 40% y sont opposés. Et 35% estiment que la Belgique devrait envoyer des soldats en Ukraine dans le cadre d’une mission d’observation à l’occasion d’un cessez-le-feu entre l’Ukraine et la Russie. Néanmoins, 45% s’y opposent. Près de 21% de nos concitoyens sont prêts à prendre eux-mêmes les armes en cas de guerre. Mais 62% ne sont pas disposés à le faire.
Cette enquête a été réalisée en ligne par Kantar Insights Belgium du 22 au 28 mars 2025, à la demande de Knack, Le Vif, Trends, Kanaal Z et De Zondag, auprès de 1.060 Belges âgés de 18 ans ou plus, représentatifs en termes de sexe, d’âge, de région, de niveau d’études et de situation professionnelle, avec une marge d’erreur de 3,1%.
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