La ministre de la Défense Ludivine Dedonder présente son « Plan Star » au conseil des ministres
La ministre Ludivine Dedonder (PS) présente ce vendredi au Conseil des ministres son actualisation de la Vision stratégique de la Défense, après avoir annoncé il y a une semaine un accord sur une trajectoire de croissance budgétaire à l’horizon 2030. Cet effort budgétaire va mener le budget de la Défense à 1,54% du PIB en fin de décennie, là où l’Otan fixe pour objectif un budget à 2% du PIB en 2024.
Le plan de la socialiste a reçu le nom de « Plan Star », après son « Plan Pop » (pour « People Our Priority ») présenté l’an dernier, axé sur le personnel de la Défense. Ce dernier prévoyait le recrutement assez rapide de 10.000 militaires et une augmentation du nombre de civils au sein de l’organisation (de 5% à 15%).
« Pop, Star, c’est moderne, le ton est donné, la partition est connue, en avant la musique! », a commenté la ministre PS vendredi matin en radio, au micro de la RTBF (La Première).
Elle a rappelé que l’augmentation de budget vise avant tout à « investir dans l’humain ». La Vision stratégique actualisée, initialement attendue l’an dernier, définit un « trajet de croissance » pour atteindre une Défense de 29.000 personnes en 2030, ajoute-t-elle. Là où la Vision stratégique approuvée en 2016 visait 25.000 personnes.
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Rien n’est donc précisé sur de nouveaux engins tels qu’évoqués dans la presse ces dernières semaines. Il est question de nouveaux hélicoptères, de camions Caesar équipés de systèmes d’artillerie ou encore de drones mais qui ne seront pas armés. En revanche, la Belgique ne fera pas droit à la demande de l’OTAN d’acheter onze chasseurs-bombardiers F-35. « Ces investissements supplémentaires sont en ligne avec les recommandations émises par le Comité stratégique, groupe multidisciplinaire d’experts, mis en place par la ministre fin 2020 », dit le communiqué.
La ministre met toutefois en avant la cybersécurité, une priorité qu’elle s’est fixée depuis le début de son mandat. « Les récents événements ont démontré que les investissements dans ce domaine doivent être accélérés afin de protéger et de défendre les systèmes et réseaux militaires, tant sur le territoire, qu’en opération à l’étranger. En outre, cette capacité doit être en mesure de protéger nos systèmes et réseaux civils critiques, stratégiquement importants et vitaux contre les intrusions externes mais aussi de repousser les cyberattaques », a-t-elle expliqué. Dans la perspective de cette « Europe de la Défense », les programmes avec les partenaires de la Belgique seront approfondis: création d’un bataillon belgo-luxembourgeois, renforcement de la coopération avec l’armée française dans le cadre de la capacité motorisée, collaboration avec la Marine des Pays-Bas.
Le plan vise également à accroître la coopération entre la Défense, l’industrie et la recherche en matière d’innovation et à permettre des retombées économiques directes pour les industries belges en matière de production et de maintenance.