La lutte contre la pauvreté, l’un des défis du gouvernement De Croo
Le Vif pointe les défis du gouvernement De Croo. Parmi eux, la luttre contre la pauvreté.
Les allocataires sociaux sont en Belgique condamnés à la fragilité: sachant que les allocations les plus basses (chômage, invalidité, pensions) stagnent assez significativement sous le seuil de pauvreté, calculé à 60% du revenu net médian, ceux qui les perçoivent se retrouvent presque automatiquement parmi les quelque 16% de la population qui, en 2018, étaient considérés comme exposés à un risque de pauvreté. Loin donc de les protéger de ses robustes épaules, l’Etat-providence pousse dans la précarité ses citoyens les plus fragiles. Il en est même pour affirmer qu’on les poursuit, voire qu’on les chasse. Importé de Grande-Bretagne en Belgique pendant les années Verhofstadt, le paradigme de l ‘Etat social actif, dont le nouveau ministre SP.A Frank Vandenbroucke fut un des praticiens les plus convaincus, impose aux allocataires des obligations censées les aider à sortir de leur condition.
Ambitieux?
Avec des résultats pas des plus probants, puisque le risque de pauvreté a augmenté ces dix dernières années, alors que le coronavirus n’avait pas encore frappé. Ecologistes et socialistes s’étaient montrés intransigeants en campagne pour rompre avec cette culture, souvent attribuée à l’hégémonie néolibérale. Et l’exécutif De Croo, installé pour répondre, selon les premières lignes de l’accord de gouvernement, à la « crise sociale majeure » qui s’annonce, ne pouvait à cet égard que se montrer ambitieux. Mais les premières réactions des spécialistes de terrain, devant le programme que devra porter Karine Lalieux, ministre de l’Intégration sociale en charge de la Lutte contre la pauvreté, ont été circonspectes. « Les allocations les plus basses seront progressivement augmentées en direction du seuil de pauvreté », se limite à affirmer l’accord de gouvernement. Sans échéances précises, sans financement dédié, et sans réel engagement budgétaire. Ce qui a déjà fait dire à Christine Mahy, secrétaire générale du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté, que l’accord du gouvernement Michel était beaucoup plus assertif sur le sujet. Mal protégés, souvent traqués, les plus fragiles ne sont pas près de retrouver la liberté.
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