La frégate belge refoulée d’un exercice de l’Otan pour manque d’expérience
La Marine a exprimé samedi son espoir de voir sa frégate Léopold 1 rejoindre la semaine prochaine l’escadre SNMG-1 de l’Otan. La frégate belge Léopold I n’a pas pu prendre part à l’exercice de l’Otan « Joint Warrior », le jeune équipage ne semblant pas suffisamment formé et ne répond pas aux standards requis. « C’est du jamais vu. Un flop pour notre marine », a commenté un officier de marine sous couvert de l’anonymat.
« La frégate Léopold Ier s’entraîne pour obtenir sa certification et partir exécuter sa mission. En ce moment, le personnel suit un entrainement intensif pour atteindre les standards nécessaires. Seulement alors, le commandement donnera son feu vert pour envoyer la frégate rejoindre la flotte permanente de l’Otan SNMG1 (Standing Nato Maritime Group 1) », a indiqué la Marine dans une déclaration à l’agence Belga.
« »Avant de déployer un navire en mission, le commandement de la Marine veut être sûr qu’il puisse l’exécuter en toute sécurité. Nous ne transigeons pas avec la sécurité », a précisé le commandant de la composante navale, l’amiral de division Jan De Beurme, dans ce texte diffusé samedi après-midi.
Le F930 Léopold 1, l’une des deux frégates polyvalentes de la Marine, a entamé, du 9 au 13 septembre derniers, une partie de la certification nécessaire à sa participation à des exercices dans le haut spectre des opérations militaires, comme Dynamic Mariner-21/Joint Warrior 21-2. Cette vaste manoeuvre se déroule depuis le 17 septembre au large du Royaume-Uni, rassemblant des navires, des sous-marins, des avions, des hélicoptères et des troupes terrestres de vingt pays de l’Otan.
Le mois passé, la Défense annonçait encore que la frégate prendrait part à cet exercice, « avec le plus jeune équipage jamais constitué« . Près des deux tiers des membres de la frégate ont en effet moins de 35 ans.
« Des navires, des sous-marins, des avions, des hélicoptères et des troupes terrestres participeront ensemble à l’exercice Joint Warrior, de sorte que les navires participant puissent apprendre non seulement à travailler conjointement mais qu’ils s’entraînent également ensemble dans le plus haut spectre de violence. »
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Mais il semble aujourd’hui que la jeunesse de cet équipage ne lui ait coûté sa place au sein de l’exercice international qui a débuté mi-septembre. « Nous sommes un peu victimes de la nouvelle jeune garde qui a dû être prête en peu de temps », indique un porte-parole de la marine. « En outre, toute personne présente sur un navire doit pouvoir exécuter deux ou trois fonctions. C’est assez unique au sein de la marine et cela demande donc deux à trois fois plus de formations pour nos jeunes matelots. »
Un officier témoigne de la difficulté à donner ces formations dans les délais impartis. « Depuis l’arrivée de la ministre Dedonder, nous devons recruter comme des fous et en même temps former. Mais on a besoin de formateurs et de temps pour cela. Et on en manque bien souvent. » « L’équipage a reçu ces trois dernières semaines une formation et des exercices supplémentaires », reprend le porte-parole. « Nous avons engagé de nouveaux formateurs avec beaucoup d’expérience. »
« Il est indispensable de compenser le manque d’expérience (équipage jeune) par de l’entraînement. Celui-ci se poursuivra jusqu’à ce que le navire atteigne le niveau de sécurité requis. Si tout va bien, la frégate rejoindra la flotte SNMG 1 dans le courant de la semaine prochaine », a souligné la Marine.