La Foire de Libramont fait son grand retour avec un seul mot d’ordre: durabilité
Grand-messe du monde agricole et rural, à la fois caisse de résonance et vitrine du secteur agricole, foire commerciale, concours d’élevages et évènement familial grand public… la Foire de Libramont fait son retour, après deux éditions avortées en raison de la pandémie de Covid-19. Dès ce vendredi matin, hommes, bêtes et machines rutilantes seront à nouveau présents sur le champ de foire qui reprendra bruyamment vie, dans le centre de l’Ardenne, pour quatre jours (du 29 juillet au 1er août) d’expositions, concours et conférences.
La Foire agricole de Libramont, c’est bon an, mal an, quelque 200.000 visiteurs en quatre jours, auxquels s’ajoutent, une année sur deux, près de 40.000 curieux lors des deux journées supplémentaires prévues en forêt. Ce sera le cas cette année, les mardi 2 et mercredi 3 août, à Bertrix. Une affluence qui fait de la Foire agricole et forestière l’un des évènements estivaux les plus fréquentés de Wallonie.
Mais ça, c’était avant la pandémie. La foule, pour cette première édition post-Covid, sera-t-elle à nouveau au rendez-vous? Les organisateurs veulent le croire, eux qui disent ressentir l’envie du public de renouer avec un évènement dont l’une des clefs du succès est sans doute son caractère convivial. « Il y a beaucoup d’impatience. On est désireux de revoir tout le monde. Je dis souvent qu’il y a des gens que je ne vois qu’une fois par an, à la Foire de Libramont. Les agriculteurs et le grand public sont désireux de retrouver l’esprit de Libramont », estime Jean-François Piérard, le président de la coopérative Libramont Coopéralia, organisatrice de l’évènement ardennais.
De nombreux défis
Contrairement à certaines éditions, qui avaient vu la colère des éleveurs, notamment laitiers, éclater à Libramont, cette 86e édition de la Foire agricole, créée en 1926, devrait se dérouler dans le calme.
Pourtant, les défis ne manquent pas à l’heure actuelle pour le monde agricole: guerre en Ukraine, inflation galopante, flambée des coûts énergétiques qui pourrait se transformer cet hiver en pénuries… changements climatiques, sécheresse de plus en plus récurrente, nouvelle politique agricole commune… Pour les jeunes agriculteurs, c’est la question de l’accès aux terres agricoles, de plus en plus onéreuses, qui taraude les esprits. Et puis le Covid, que tout le monde tente d’oublier, est toujours là, en toile de fond.
Une agriculture locale et circulaire
Le thème choisi cette année est « Ici commence une agriculture durable ». Les organisateurs souhaitent en effet mettre en avant une agriculture « avant tout locale, nourricière, circulaire, autonome, et la moins dépendante aux énergies fossiles ou aux grands enjeux géostratégiques ». La séance inaugurale, ce vendredi matin, sera d’ailleurs l’occasion d’écouter le juriste Olivier De Schutter, ancien rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation du Conseil des droits de l’homme à l’Onu.
Présenté comme la plus grande foire en plein air d’Europe, l’évènement réunit 700 exposants, dont une proportion très importante provenant du nord du pays mais aussi des exposants étrangers, sur un site, largement en plein air, de quelque 100.000 m2.
Libramont attire également son lot de responsables politiques, au premier rang desquels les ministres wallons et fédéral de l’Agriculture et de l’Environnement. Il n’est pas rare non plus de croiser à Libramont un membre de la famille royale ou un Premier ministre, seul ou en famille, venu se plier de bonne grâce à l’exercice du bain de foule et à l’observation attentive, à défaut d’être avisée, des plus beaux spécimens de Blanc-bleu belge ou de cheval de trait ardennais.
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