La secrétaire d'Etat au Budget, Alexia Bertrand (Open VLD), au côté du Premier ministre.

La Commission européenne recale le budget de la Belgique pour 2024

En raison des dépenses publiques, le projet de plan budgétaire de la Belgique pour 2024 risque de ne pas être conforme aux recommandations de l’UE. La Commission européenne avertit, et réclame une correction.

La Commission et les États membres avaient recommandé cet été à la Belgique d’adopter une politique budgétaire prudente, spécifiquement en limitant la croissance de ses dépenses primaires nettes (sans charges d’intérêt) en 2024 à un maximum de 2%. Or les prévisions d’automne de la Commission les voient grimper à 3,8%. La Commission pointe aussi du doigt le fait que la Belgique n’utiliserait pas suffisamment la levée progressive des mesures gouvernementales de soutien énergétique pour réduire son déficit public.

Comme chaque année, les États membres devaient rendre leur projet de plan budgétaire pour la mi-octobre. Il ressort du plan de la Belgique un déficit prévu en 2024 à 27,5 milliards d’euros, soit 4,6% du produit intérieur brut (PIB), venant de 5,2% prévu cette année.

Le budget 2024 en déficit de 4,6% du PIB

Les règles budgétaires européennes visent à maintenir le déficit public des États membres sous les 3% du PIB. Cette norme est toutefois suspendue depuis la crise du covid-19 et la crise de l’énergie, mais la Commission compte la réactiver dès l’an prochain. Elle devrait aussi relancer les procédures pour déficit excessif, sur base des chiffres définitifs de 2023.

Selon les projections actuelles, la Belgique et huit autres pays de la zone euro ne rencontreraient pas la norme. Dans une réaction, la secrétaire d’État au Budget Alexia Bertrand a reconnu la croissance des dépenses publiques. Mais elle souligne qu’une partie significative de cette croissance est due au poids de l’inflation. La libérale fait observer que l’indexation automatique des salaires a un coût, que « la Commission européenne ne voit pas d’un bon œil », mais « la défense du pouvoir d’achat est une nécessité absolue pour ce gouvernement », ajoute-t-elle. Une autre partie de la hausse des dépenses est due aux investissements, selon Mme Bertrand.

« Il importe donc qu’un gouvernement soit formé rapidement après les élections »

Pour la secrétaire d’État, le gouvernement a déjà pris les premières mesures pour ramener les finances publiques dans le droit chemin. La Vivaldi a ainsi fourni un effort de 1,8 milliard d’euros lors du contrôle budgétaire de mars, et un autre de 1,2 milliard lors du conclave d’octobre. Elle demande aussi aux entités fédérées de contribuer à l’effort, afin de ramener le déficit ces prochaines années sous les 3%.

Quoi qu’il en soit, il est clair, à ses yeux, que les prochains gouvernements, à tous niveaux de pouvoir, devront mener des réformes, et de manière accélérée. « Il importe donc qu’un gouvernement soit formé rapidement après les élections. Nous éviterons ainsi d’importantes dépenses durant une période prolongée d’affaires courantes, et nous pourrons nous mettre immédiatement au travail pour aborder ces grands chantiers ».

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