La colère gronde au Pavillon belge de l’Expo universelle de Milan
Il a ouvert ses portes il y a à peine une dizaine de jours, mais déjà, la colère gronde au coeur du Pavillon belge de l’Exposition universelle qui se tient à Milan. Et le personnel menace de quitter le navire.
Selon les informations de la DH, datant de ce mardi, une grève au sein du personnel du bar et du restaurant du pavillon national s’est déroulée durant quelques heures dimanche 10 mai, au lendemain de la visite des ministres Kris Peeters (CD&V) et Jan Jambon (N-VA).
Toujours d’après nos confrères de la DH, bar et restaurant n’ont pas fonctionné de 12 h 30 à sa fermeture à 21 h 30. Selon Léo Delcroix, commissaire général du pavillon belge, « l’arrêt de « L’arrêt de travail des équipes du bar et du restaurant » n’aurait duré qu’environ deux heures » , reconnaît-il .
Depuis, les employés ne décolèrent pas, annonçant le départ de cette équipe à la fin du mois, n’en tenant plus « Nous sommes dirigés par des incompétents. Ils n’ont aucune idée de comment ils doivent fonctionner dans un tel événement et font tout de travers », a confié de manière anonyme aux journalistes le responsable du restaurant.
Couacs en chaîne
Interviewé avant dimanche, le chef coq Jean-Michel Bouvier déclarait : « L’ouverture était compliquée, mais on a ouvert à l’heure (…) La mise en place était compliquée et l’approvisionnement des produits est difficile en Italie. » Dans les faits, les couacs sont nombreux: denrées alimentaires bloquées jusqu’à la veille de l’ouverture officielle, matériel de cuisine inexistant, absence de tables et de chaises pour le restaurant. Résultat, du mobilier loué un jour avant d’ouvrir, pour pas moins de 20.000 euros la semaine.
Ajoutez à cela des conditions de travail compliquées conduisant à des difficultés financières pour les membres du personnel, qui n’ont reçu leur contrat de travail ce lundi, suite à l’arrêt de travail de dimanche, soit après des semaines d’activité (depuis mi-avril pour certains); le transport et la nourriture non pris en charge, le tout payé au salaire des manutentionnaires italiens, soit 900 euros net mensuels. Le responsable crie au scandale.
Pour la commissaire adjointe, Marie-Noëlle Higny présente lors des négociations, dimanche, « nous sommes ici face à un incident mineur. Ce sont eux qui n’avaient pas remis tous les papiers nécessaires à temps, le blocage vient de là. Mais aujourd’hui, le problème est résolu et tout marche normalement. » Pour ce qui est de l’aspect financier, il semblerait que les employés auraient obtenu une revalorisation salariale, passant de 1.200 euros brut à 1.200 euros net.
Le chef a déjà quitté le navire
Le grand responsable du catering du pavillon belge, le chef étoilé Benoît Gersdorff, (La Plage d’Amée, Namur) est quant à lui déjà parti, » évacué d’urgence du pavillon par une équipe médicalisée », harcelé par l’administration si l’on en croit les bruits sur place. Ce que celle-ci ne manque pas de démentir, arguant un « malaise » de la part du chef, qui « avait uniquement besoin de se reposer. Du coup, il est rentré en Belgique. »
Au final, la démission immédiate de la directrice du pavillon, Laurence Heyblom, est réclamée par les employés. Ainsi que le retour immédiat du chef rentré en Belgique, jugé indispensable pour gérer le projet. « C’est lui qui nous a demandé de continuer le travail, c’est pour lui que nous sommes restés. Mais il faut qu’il revienne, sinon nous partirons tous.
Rappelons que l’Exposition universelle de Milan se tient jusqu’au 31 octobre 2015. Ce qui pourrait s’avérer très long pour certains.
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« Un tissu de mensonge »
Pour Marie-Noëlle Higny, la commissaire adjointe, « quelqu’un veut clairement du mal au pavillon », estime-t-elle, avançant plusieurs arguments mettant directement en cause l’organisation italienne de l’Expo.
Aux critiques sur l’aspect finacier, Marie-Noëlle Higny répond: « C’est totalement faux. Nous payons et avons payé l’hébergement, la nourriture et le transport de tous les employés depuis leur arrivée le 15 avril. Les salaires vont de 1.250 à 2.000 euros brut correspondant aux fonctions. Mais il existe d’importantes exemptions fiscales ».
Un problème existe, concède-t-elle: le personnel a été engagé par Benoît Gersdorff, le manager catering, à partir du 15 avril alors que l’Exposition universelle ne débutait que le 1er mai. « Les dispositifs administratifs adéquats n’ont pas été pris pour ces dates-là. Les contrats n’ont en effet été activés qu’à partir du 1er mai mais nous cherchons une solution légale afin de payer les quinze jours restants. Cela prend toutefois du temps car nous devons nous arranger avec le secrétariat social italien », explique la commissaire adjointe qui souligne qu’une trentaine de personnes – de nationalité belge, française et italienne – travaille pour ce département qui comprend le restaurant, le bar et les échoppes « take away ».
Au sujet du départ de Benoît Gersdorff pour cause de « burn-out », elle explique: « Il a effectivement été emmené aux urgences parce qu’il avait fait un malaise un jour avant l’ouverture de l’Expo. Il était déjà épuisé à son arrivée à Milan. Les médecins ont conseillé quelques jours de repos pour cause de surmenage et la manière la plus efficace d’y remédier était de le faire rentrer en Belgique. Il devrait être de retour dans une semaine environ ».
Quant aux problèmes liés à l’acheminement de nourriture et de mobilier au pavillon belge, évoquésprécédemment, la commissaire adjointe pointe les manquements dans l’organisation italienne de l’Expo. « Nous sommes soumis à contrôles sur contrôles pour faire entrer de la marchandise sur le site et cela ne se passe que la nuit, entre 01h00 et 07h00 du matin. Nous ne sommes pas les seuls à nous en plaindre; tous les pavillons connaissent le même problème. Les files de camions sont monnaie courante. Une réunion du comité de direction de l’Expo, composée de tous les commissaires, dont Léo Delcroix pour le pavillon belge, doit bientôt avoir lieu pour régler ce problème d’approvisionnement », a-t-elle encore noté, soulignant encore la mauvaise organisation et préparation de l’Exposition.
En ce qui concerne le mobilier dont le coût s’élève à 20.000 euros par semaine, Marie-Noëlle Higny s’insurge encore. « C’est à nouveau faux. Le sponsor qui devait nous fournir le mobilier extérieur et intérieur nous a fait faux bond trois semaines avant l’ouverture de l’Expo. Nous avons donc dû trouver une solution d’urgence car nous étions confrontés à un problème ponctuel. Nous avons trouvé une alternative qui se chiffre à 18.000 euros par mois mais il s’agit d’une solution temporaire. Nous aurons un sponsor durable dès le début du mois de juin », a-t-elle assuré.
Enfin, toujours selon La DH, les employés demandent la démission immédiate de Laurence Heyblom, la directrice du pavillon. « Aucune demande de la mettre de coté ne nous est parvenue », a ajouté la commissaire adjointe.
« Le pavillon belge n’est actuellement victime d’aucun problème structurel. Les complications logistiques dont fait état l’article doivent être replacées dans le contexte de l’Exposition universelle. L’envergure d’un tel événement génère des retards organisationnels également pour de nombreux autres pays que la Belgique provenant des conditions particulières imposées par l’organisateur de l’exposition. Dans le cadre de cette situation, certains employés ont manifesté leur mécontentement au sein du pavillon belge communiquant des informations et des chiffres fantaisistes », a par ailleurs tenu à préciser le commissariat général du gouvernement belge pour l’Expo dans un communiqué.
(Source La Dernière Heureet l’Agence Belga)
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