La brique, interdite aux moins de 35 ans ?
Leurs parents les poussent à franchir le pas, au vu des taux qui raclent le plancher. Mais les jeunes doivent-ils s’empresser de quitter leur statut de locataire ou colocataire pour celui de propriétaire ?
Au rang des publics les plus fragilisés figurent bien souvent les jeunes : emploi, pouvoir d’achat, mais aussi… logement. D’autant que, si les temps sont durs pour les locataires – dans les grandes villes aux loyers plus onéreux qu’ailleurs, en tout cas – que penser des aspirants propriétaires ?
Tous s’accordent à le dire, les taux d’intérêts hypothécaires sont historiquement bas. Du jamais-vu. A l’inverse des prix de l’immobilier : après avoir presque doublé entre 2000 et 2010, la valeur des maisons et appartements à travers le pays a continué à augmenter depuis. D’après les récentes statistiques du SPF Economie, fraîchement publiées, les premières ont vu leur tarif moyen gonfler de 3,9 % au premier semestre de l’année 2016 par rapport à pareille époque en 2015. Le prix moyen des seconds a, lui, progressé de 1,4 %. Dans le détail, la hausse est plus impressionnante encore à Bruxelles (+ 4,6 % pour les maisons, + 4 % pour les appartements) qu’en Wallonie (respectivement + 1,7 % et + 4,8 % tout de même). Elle est plus mesurée en Flandre : + 2,9 % pour les maisons. Les appartements, eux, voient leur prix moyen baisser légèrement au nord du pays : – 0,5 %.
Parallèlement, le poids des droits de mutation (droits d’enregistrement de 12,5 % du prix du bien à Bruxelles et en Wallonie contre 10 % en Flandre, plus les frais de notaire et d’hypothèque) continue de lester les transactions. Surtout au centre et au sud du pays, puisque la Flandre a instauré un système de reportabilité des droits d’enregistrement d’un bien à l’autre pour les propriétaires-occupants. La différence entre les trois Régions du pays s’illustre aussi par une transposition radicalement différente du bonus logement fédéral, dont la compétence leur a été transférée en 2015. La Flandre a poursuivi la politique de réduction d’impôt par le fédéral, dans des proportions autres toutefois ; la Wallonie vient de le remplacer par le chèque habitat (1er janvier 2016), une exonération fiscale accordée individuellement à chaque contribuable ; et Bruxelles le transformera en une majoration de l’abattement sur les droits d’enregistrement dès 2017. Des avantages au final moins intéressants que le bonus logement.
L’avis des spécialistes
Quel(s) effet(s) la conjoncture actuelle a-t-elle sur les velléités acquisitives desdits primo-acquérants, ces jeunes – ou moins jeunes – ménages qui décident de franchir le cap de la propriété ? Plusieurs experts ont tenté de débroussailler le terrain, à tout le moins de donner leur avis et de prodiguer conseils et guidances : à quel âge faut-il acheter ? Avec quel budget ? Et quel montant de fonds propres ? Où ? Quel type de biens ? Voire… faut-il acheter tout court ou, au contraire, s’attarder sur le marché locatif en attendant des jours meilleurs ? Car, contrairement à ce que la société – et la politique fiscale régionale et fédérale – le laisse entendre, non, l’achat immobilier n’est pas toujours le bon réflexe, n’en déplaise à la traditionnelle brique dans le ventre des Belges. D’autres solutions existent (brique papier…), parfois plus lucratives. Tout dépend du projet et des moyens des jeunes candidats acquéreurs.
Ci-dessous, retrouvez les communes financièrement intéressantes par province et arrondissement. La troisième colonne correspond aux prix moyens, en euros, de maisons 2 chambres, dans les communes les moins chères. La quatrième colonne correspond aux prix moyens, en euros, des appartements 2 chambres, dans les communes les moins chères.
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