La Belgique est incapable de se défendre contre les cyberattaques
Dans un nouveau rapport alarmant, l’armée belge doute de sa propre capacité à protéger le pays contre les cyberattaques. Analyse.
Pour la première fois de son existence, l’armée belge a publié une analyse sur l’état de sécurité du pays. Dans son rapport, elle énumère les principaux défis auxquels notre pays doit faire face. Avec ce document, rédigé en anglais, elle souhaite aussi, en période de resserrement budgétaire, montrer son utilité. Et comme il sied à une analyse de la menace, le rapport n’est guère rassurant.
Sur le plan géopolitique, la montée en puissance de la Chine est particulièrement préoccupante. Par exemple, le rapport fait état d’une « méfiance croissante » entre la Chine et les États-Unis et mentionne une « nouvelle course aux armements. Ce faisant, nous devons tenir compte du pire scénario », selon l’armée belge. « Pour la première fois depuis la chute de l’Union soviétique, les pays doivent à nouveau tenir compte d’une possible guerre entre superpuissances ».
Outre la Chine, il y a aussi la Russie qui s’affirme chaque jour davantage. Avec de nouveaux et plus puissants missiles balistiques, la Russie a renforcé ses capacités militaires. Le rapport souligne une présence de plus en plus importante de la Russie dans l’océan Atlantique et la mer du Nord. La défense s’interroge également sur les intentions nucléaires des Russes. Par exemple, elle n’exclut pas que la Russie soit prête à utiliser des armes nucléaires dans des conflits conventionnels.
Le rapport est tout aussi alarmant dans le domaine de la cyberguerre. A une époque où circulent de plus en plus de données privées, économiques et financières, il devient très difficile de sécuriser tous ces flux. La plupart de ces données sont cryptées, mais le rapport met en garde contre la capacité croissante des services de renseignement étrangers et des organisations criminelles à déchiffrer ce cryptage. Il se demande si les services de renseignement militaire sont capables de nous protéger de cette cybermenace: « à mesure que les technologies évoluent, cela va devenir de plus en plus difficile « . Cette vulnérabilité aux cyberattaques » menace la capacité de l’armée belge à défendre le pays « .
En outre, le rapport émet des doutes quant à l’infrastructure satellitaire européenne. La portée, la précision et la sécurité des satellites européens utilisés pour les communications gouvernementales et le travail de renseignement sont jugées insuffisantes par la défense. Le rapport tient compte de fait que les satellites européens peuvent effectivement être attaqués : « les capacités développées pour détruire les satellites européens suscitent une inquiétude croissante », peut-on notamment y lire. Le rapport signale également que les satellites européens ont déjà été à plusieurs reprises ces dernières années la cible d’espionnage ennemi et perturbé.
Enfin, les divisions internes de la Belgique sont une source de préoccupation pour le commandement de l’armée. Le pays est » institutionnellement divisé, fait face à des défis économiques et souffre d’une image plutôt critique de l’extérieur. Nous sommes un pays fragmenté dans un monde fragmenté. »
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