Violences sexuelles au sein de l’Église: quelles suites pour «l’Opération Calice»?
Le dossier présente des lacunes qui mettent en péril l’ouverture d’un procès.
La chambre du conseil de Bruxelles s’est penchée lundi après-midi sur les suite à donner à «l’Opération Calice». La question de l’organisation d’un procès sur le fond n’a cependant pas été tranchée durant cette audience. L’appellation «Opération Calice», initialement un nom de code pour la série de perquisitions menées le 24 juin 2010, est entrée dans le langage courant pour désigner toute l’instruction au sujet des violences sexuelles sur mineurs commises dans l’Église catholique et l’abstention coupable présumée de certains responsables ecclésiastiques.
Le parquet et les parties civiles se sont prononcées en faveur de l’abandon du dossier. Les avocats des victimes ont notamment dénoncé le fait que certains documents ont disparu du dossier après une ingérence présumée de l’Église belge dans l’enquête. La défense invoque, elle, la prescription des faits. La chambre du conseil bruxelloises du tribunal néerlandophone de première instance ne se sont pas prononcées lundi sur la suite des événements et sur l’ouverture ou non d’un procès.
Une quinzaine de victimes ont néanmoins été autorisées à s’exprimer durant l’audience. Christine Mussche, l’une des représentantes des victimes a évoqué un «dossier handicapé» s’agissant de «l’Opération Calice». «Il manque au moins deux tiers du dossier, en raison d’une décision illégale prise en l’absence d’une partie civile. C’est contraire à la loi», a-t-elle dénoncé. La femme de loi et son confrère, Walter Van Steenbrugge, qui conseille également les parties civiles, ont demandé au président de prendre davantage en compte les conclusions de la commission d’enquête parlementaire. «Des choses très importantes y ont été révélées. Les magistrats concernés ont par exemple déclaré que certaines décisions n’auraient pas dû être prises. Nous parlons ici des plus hauts magistrats du pays, cela ne doit pas être minimisé». Les avocats de la défense, Joris Van Cauter et Fernand Keuleneer, n’ont pas souhaité faire de commentaires dans l’immédiat.