Sarah Schlitz
Sarah Schlitz © Belga

Un jeune Belge sur cinq a déjà reçu une « dickpic » non désirée

Un jeune Belge entre 15 et 25 ans sur cinq a déjà reçu une photo à caractère sexuel (ou « dickpic ») sans y avoir consenti, ressort-il d’une étude commandée par la secrétaire d’État à l’Égalité des genres, à l’Égalité des chances et à la Diversité, Sarah Schlitz, et publiée mardi, à l’occasion du Safer Internet Day. 21% des jeunes hommes et 9% des jeunes femmes déclarent par ailleurs connaître quelqu’un qui est en possession d’images d’eux nus.  

L’étude, réalisée auprès de 1.819 jeunes de 15 à 25 ans qui ont toujours vécu avec Internet, se divise en deux volets. Le premier porte sur la réception de photos à caractère sexuel (ou dickpic). Parmi les sondés, 37% déclarent avoir déjà reçu ce type d’images. Cette proportion est beaucoup plus élevée chez les filles (51%) que chez les garçons (23%). Les personnes ne s’identifiant pas comme hétérosexuelles sont 60% à être concernées par la réception de « dickpics » contre 35% pour ceux qui se considèrent comme hétérosexuels.

   En outre, 17% du total des jeunes ayant reçu des photos à caractère sexuel n’ont pas demandé à en recevoir. Ce taux grimpe à 62% chez les jeunes femmes. Une majorité des répondants a affirmé se sentir « embarrassée », « en colère » voire « furieuse » à la réception de ce type d’images. Des sentiments qui prédominent chez les femmes alors que les hommes ont tendance à se sentir « plus coupables et plus seuls ».

   Plus de la moitié des interrogés indiquent également avoir reçu une dickpic de la part d’une personne inconnue, a fortiori chez les jeunes femmes. Dans 10% des cas, l’expéditeur a au moins 3 ans de plus que le ou la destinataire.

   Enfin, parmi les répondants ayant déjà envoyé une image à caractère sexuel, 23% déclarent l’avoir fait dans un but de harcèlement ou d’intimidation du destinataire.

   Le second volet de l’étude aborde la détention d’image à caractère sexuel sans le consentement de la personne représentée. Selon les résultats, 21% des jeunes hommes et 9% des jeunes femmes déclarent connaître quelqu’un qui est en possession d’images d’eux nus. « Il semblerait que ce chiffre soit largement sous-évalué. En effet, beaucoup de jeunes ne sont pas au courant du fait que quelqu’un détient des images d’eux de ce type, notamment parce qu’ils n’y ont pas consenti (…). Il semblerait également que les filles aient tendance à sous-déclarer ce phénomène lors de l’enquête, à cause de la pression sociale », ressort-il de l’étude.

   Près de trois répondants sur cinq (61%) affirment ne jamais garder ce type de photos si on leur demande de les supprimer. Toutefois, ces demandes ne sont pas toujours respectées et les femmes sont deux fois plus nombreuses que les hommes à indiquer que leurs demandes de suppression d’images les représentants n’avaient pas été respectées.

   Enfin, près de trois-quarts des interrogés considèrent que la possession d’images d’une personne qui ne souhaite plus que vous les déteniez ou qui ne vous a jamais autorisé à les détenir doit être poursuivi. C’est également le cas pour l’envoi d’image à caractère sexuel puisque la majorité des personnes interrogées pensent qu’envoyer une « dickpic » sans consentement devrait être punissable.

   « Les jeunes sont régulièrement confrontés à la réception non consentie d’images sexuellement explicites, en particulier les filles et les femmes, les jeunes de 15 à 18 ans et les populations LGBTQI+. Dès l’entrée en vigueur du nouveau code pénal, cette pratique sera punissable par la loi », conclut l’étude.

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