« Un humour particulier »: les messages d’un accusé déclenchent l’hilarité au procès des attentats
Des messages vocaux échangés entre l’accusé Ali El Haddad Asufi et son ex-collègue ont suscité l’hilarité, mardi, au procès des attentats de Bruxelles.
Une fois n’est pas coutume, l’audience de mardi devant la cour d’assises de Bruxelles s’est refermée dans la bonne humeur au procès des attentats du 22 mars 2016. La cour a écouté les messages vocaux échangés le matin des attaques entre l’accusé Ali El Haddad Asufi et un ancien collègue de l’aéroport, provoquant l’hilarité dans la salle.
En matinée, cet ex-collègue qui ravitaillait également les avions en repas avait décrit M. El Haddad Asufi comme une personne ayant « beaucoup d’humour« , « quelqu’un avec qui on rigolait énormément ». Les procureurs avaient toutefois relevé des messages où le témoin reprochait à l’accusé d’avoir « disparu » et de « ne plus répondre aux messages » depuis que Salah Abdeslam avait été arrêté.
« C’est vrai que c’est un peu choquant d’entendre ça mais ça n’a vraiment aucun lien avec les attentats« , avait répondu le témoin. « Pour plaisanter, on disait parfois l’inverse de ce qu’on pensait. Il suffit d’écouter les vocaux, vous allez comprendre. »
Aussitôt dit, aussitôt fait. À la demande d’une jurée suppléante, ces messages vocaux échangés sur la messagerie Whatsapp entre 07h35 et 07h57 le matin des attentats – soit jusqu’à une minute avant la double explosion – ont été exhumés des cartons et diffusés dans la salle d’audience en fin de journée.
« Un humour particulier »
Les deux comparses s’y taquinent, s’accusant l’un l’autre de ne pas donner assez de nouvelles et ponctuant leurs échanges de la rengaine « T’es un fou, t’es un malaaaade » dans laquelle transparaît le fort accent bruxellois d’Ali El Haddad Asufi. Combinés aux rires des deux protagonistes, ces éléments n’ont pas tardé à mener la salle d’audience à l’hilarité.
« Nous sommes quasiment à la fin » du dossier et « on découvre encore des éléments à décharge pour mon client, c’est magnifique ! », s’est exclamé l’avocat de l’accusé, Me Jonathan De Taye. À l’écoute de ces messages, « ça me semble évident qu’on a là deux potes qui rigolent comme n’importe qui rigolait ce matin-là avant les attentats. Un humour particulier, c’est vrai », a concédé le pénaliste, qui souligne depuis le début de procès qu’Ali El Haddad Asufi n’a jamais été au courant de la préparation des attaques qui ont tué 32 personnes et blessé des centaines d’autres à Bruxelles et Zaventem.