Procès des attentats de Bruxelles: la culpabilité d’Oussama Atar requise comme co-auteur
Le parquet fédéral a requis la culpabilité d’Oussama Atar pour avoir dirigé un groupe terroriste et pour avoir été co-auteur d’assassinats et de tentatives d’assassinats dans un contexte terroriste, au procès des attentats du 22 mars 2016.
Cet accusé a été présenté par les procureurs, devant la cour d’assises de Bruxelles, comme le principal accusé parmi les dix hommes poursuivis pour ces attaques djihadistes. Présumé mort en Syrie, il est néanmoins le seul à faire défaut au procès.
Tout le dossier démontre qu’Oussama Atar faisait partie d’un groupe terroriste en tant que dirigeant, selon les procureurs fédéraux. « Il assure les principales responsabilités au sein du groupe et c’est l’individu qui préside aux destinées d’un tel groupement, qui le structure, qui choisit des membres et qui décide de ses orientations en faisant des choix qui sont ensuite suivis par les subordonnés », a avancé la procureure Paule Somers.
Pour pouvoir avancer cette affirmation, le parquet fédéral se base en grande partie sur les enregistrements audio du kamikaze Najim Laachraoui, découverts sur un ordinateur de la cellule. Dans ces fichiers, Laachraoui explique à « Abou Ahmed », identifié comme Oussama Atar, « comment le groupe travaille et où il va travailler, ce dont il dispose comme moyens, quels sont les frères encore disponibles en France, etc. », a étayé la procureure. Najim Laachraoui précise aussi, dans l’un des fichiers: « j’attends la réponse avec impatience », ce qui démontre bien, a souligné la magistrate, qu’il attendait des instructions d’Oussama Atar.
De l’avis du parquet fédéral, Atar doit aussi être reconnu coupable d’avoir été co-auteur des attentats, donc co-auteur d’assassinats et de tentatives d’assassinats terroristes. Selon lui, l’homme a commandité les attaques depuis la Syrie, où l’on sait qu’il dirigeait la cellule des opérations extérieures de l’État Islamique, la Copex. D’après l’argumentation du ministère public, même si Atar n’a pas directement participé aux attentats, il « connaissait la nature et le but de l’action ». Selon l’accusation, « rien n’exige qu’il ait été au courant de tous les détails » pour pouvoir le reconnaître coupable d’avoir été co-auteur.