Les révélations sur les attentats de Bruxelles s’enchaînent : Mohamed Abrini espérait une évasion, le plan initial des terroristes avorté
Mohamed Abrini, « l’homme au chapeau » des attentats de Bruxelles, espérait une évasion deux mois après son arrestation. La semaine passée, on apprenait également que le plan initial des terroristes n’était pas de viser Bruxelles, mais le Stade de France à Paris. Des révélations qui ne plaisent pas au parquet fédéral, qui souhaiterait qu’une certaine confidentialité soit appliquée avant le procès, par respect pour les parties civiles.
Mohamed Abrini, « l’homme au chapeau » des attentats de Bruxelles, espérait, deux mois après son arrestation, que des « gens » le fassent évader. Il aurait voulu que son jeune frère récupère les armes de la cellule terroriste de Bruxelles que les kamikazes avaient cachées avant de frapper à Zaventem et Maelbeek le 22 mars 2016. Des écoutes directes réalisées en prison en attestent, écrivent ce lundi La Dernière Heure et La Libre Belgique.
Un plan initial avorté
Depuis la semaine passée, plusieurs informations fuitent sur les faits liés aux attentats de Bruxelles, dont le procès débutera le 10 octobre prochain (avec une audience préliminaire prévue le 12 septembre). Vendredi dernier, on apprenait que le but initial des auteurs des attentats terroristes n’était pas de frapper l’aéroport de Zaventem et le métro bruxellois en mars, mais bien de cibler le Stade de France lors de l’Euro de football 2016, qui avait lieu au mois de juin qui suivait. Se sentant de plus en plus cernés par la police et les services de renseignements, les auteurs ont alors agi dans la précipitation et ont avancé leur projet d’attentat à Bruxelles en lieu et place de Paris. Une révélation qui n’a pas plu au parquet fédéral, qui a déploré que des informations contenues dans l’acte d’accusation du dossier des attentats à Bruxelles aient fuité dans la presse deux mois avant le procès.
Mohamed Abri voulait planifier une évasion
Ce lundi, c’est une autre information liée aux actes terroristes qui ont frappé la capitale belge qui a été révélée. Elle concerne plus précisément Mohamed Abri, surnommé « l’homme au chapeau » dans le dossier des attentats de Bruxelles. Ce dernier aurait voulu que des « gens » le fassent évader de prison grâce aux armes de la cellule terroriste de Bruxelles. Des photos retrouvées dans l’ordinateur que les terroristes avaient abandonné dans une poubelle publique au matin du 22 mars ont attesté de l’existence de ces armes.
L’enquête a ensuite révélé que Mohamed Abrini aurait voulu que son petit frère récupère ces armes. Des écoutes réalisées par la Sûreté de l’État à la prison de Bruges, où étaient détenus Mohamed Abrini et Bilal El Makhoukhi, en attestent.
C’était les 1er et 2 juin 2016, soit seulement deux mois après l’arrestation d’Abrini. Le 1er juin vers 22h30, interrogé par Abrini, El Makhoukhi lui dit qu’il savait où étaient cachées les armes. Vingt-quatre heures plus tard, Abrini revient à la charge: « Je voulais que tu me dises le code où se trouvaient les armes, comme ça j’aurais envoyé quelqu’un les chercher. »
« Je connais des gens qui sont prêts à me sortir d’ici »
Suite à cette demande, El Makhoukhi écrit à Abrini que la personne à qui il a confié les armes ne les remettra qu’à une personne qu’il connaît. Ce à quoi Abrini répond: « Oui, mais si j’envoie mon petit frère, il lui montrera sa carte d’identité. Ton contact saura alors que je suis détenu avec toi à Bruges et que mon frère vient de notre part. Rien qu’avec mon nom, il saura que ce n’est pas un piège. Parce que je connais des gens qui sont prêts à me sortir d’ici. »
Incarcéré depuis 2016, El Makhoukhi doit être jugé, à partir d’octobre, avec Salah Abdeslam, Mohamed Abrini et sept autres accusés pour leur implication dans les attentats de Bruxelles.
Avec Belga
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