Qatargate: le juge Michel Claise maintenu à la tête de l’instruction
La cour d’appel de Bruxelles a rejeté mardi la demande de récusation du juge d’instruction Michel Claise, déposée par la défense de Marc Tarabella dans l’enquête sur des faits présumés de corruption au sein du Parlement européen.
Nous restons convaincus que la question de l’impartialité du juge se posait et que les risques de voir bafouée la présomption d’innocence étaient une réalité« , indique l’avocat du député européen. Me Maxime Töller avait déposé une requête en récusation de Michel Claise. Mais ce dernier avait considéré qu’il n’avait pas à se déporter de son enquête. La demande avait dès lors été envoyée à la cour d’appel. Celle-ci l’a jugée recevable mais infondée.
La défense a indiqué prendre acte de la décision de maintenir le juge Claise en fonction. « Si la procédure en récusation a pu faire en sorte d’obtenir une instruction impartiale, elle n’aura pas été vaine« , avance-t-elle, ajoutant que M. Tarabella continue de « clamer son innocence depuis le premier jour; il affirme n’avoir jamais reçu d’argent ou de cadeaux en échange de ses opinions ». Le député est inculpé dans une enquête pour des faits de corruption présumés au sein du Parlement européen. Certains députés et d’autres personnes gravitant autour de l’institution auraient perçu d’importantes sommes d’argent afin de favoriser des décisions profitables au Qatar.
Les investigations sont menées, pour le parquet fédéral, par le juge d’instruction Michel Claise. Le magistrat a inculpé l’eurodéputé et l’a placé sous mandat d’arrêt. Me Töller estimait précisément que c’était dans la rédaction du mandat d’arrêt que le juge violait la présomption d’innocence, laissant apparaître son sentiment que l’eurodéputé est coupable.
Dans le dossier sur les soupçons de corruption au Parlement européen, quatre personnes sont inculpées, outre Marc Tarabella: Pier Antonio Panzeri, ex-député européen et fondateur de l’ONG Fight Impunity, Eva Kaili, l’ancienne vice-présidente du Parlement européen, Francesco Giorgi, le compagnon de celle-ci et ancien assistant parlementaire de Panzeri, et le lobbyiste Niccolo Figa-Talamanca. Tous ont été placés sous mandat d’arrêt. Seul Niccolo Figa-Talamanca a fait l’objet d’une remise en liberté début février. Par ailleurs, Pier Antonio Panzeri a obtenu le statut de repenti mi-janvier, et s’est engagé ainsi à collaborer activement à l’enquête.
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