Mohamed Abrini
Mohamed Abrini © Belga/Jonathan De Cesare

Procès des attentats: Mohamed Abrini reconnait lui-même sa culpabilité

Celui qu’on connait tristement comme l’homme au chapeau de l’aéroport de Zaventem plaide coupable pour tous les chefs d’accusation qui le concernent.

On va se détendre tout de suite: vous cocherez coupable aux trois infractions qui sont reprochées à Mohamed Abrini« , à savoir la participation aux activités d’un groupe terroriste, les assassinats et tentatives d’assassinat dans un contexte terroriste, a d’emblée adressé au jury l’avocat de « l’homme au chapeau », en début de plaidoirie mardi devant la cour d’assises de Bruxelles. « Mais je refuse d’entendre dire qui que ce soit que M. Abrini ne prend pas ses responsabilités », a ajouté Me Stanislas Eskenazi au procès des attentats du 22 mars 2016.

« Mohamed Abrini était bien derrière un charriot » chargé d’explosifs à l’aéroport de Zaventem, le matin des attaques qui ont fauché 32 vies à Brussels Airport et dans la station de métro Maelbeek. « Il l’a dit dès le premier jour d’audience: ‘j’ai une grande part de responsabilité dans ce qui s’est passé‘. » Déjà lors de son arrestation le 8 avril 2016, l’accusé avait reconnu son implication, a rappelé celui qui l’assiste depuis cette journée dans les locaux de la police fédérale.

« Le jour de son arrestation, Mohamed Abrini m’a dit: ‘je suis soulagé’« 

Au procès des attentats de Paris, l’homme au chapeau n’a pas cherché à se dédouaner et a admis qu’il était prévu pour les attaques du 13 novembre 2015, a ajouté son conseil. Sa responsabilité, « il la paiera. Mais personne ne lui enlèvera le fait qu’il l’assume« , alors qu’un avocat de la partie civile avait affirmé en plaidoirie, début juin, que Mohamed Abrini n’assumait « rien du tout ».

Pourquoi ces aveux?, s’est interrogé Me Eskenazi. Le jour de son arrestation, Mohamed Abrini « m’a dit: ‘je suis soulagé’. Eh bien moi, je suis soulagé (…) car quand vous motiverez, ce sera sur de bonnes bases. » C’est en effet la délicate question de la motivation qui a poussé l’avocat à prendre la parole alors que la culpabilité de son client ne fait de doute pour aucune des parties, défense comprise.

L’homme de loi est revenu sur les conditions de détention et de transfert des accusés, les mises à nu, fouilles et génuflexions, qui ont fait couler beaucoup d’encre avant et pendant le procès. « On lui a mis du métal à fond dans un casque, durant deux heures pour les transferts depuis la prison d’Arlon. Puis, on vous le place, cet homme, devant un juge d’instruction et on lui demande de parler. Imaginez ça, les yeux bandés dans une voiture à 160 km/h. C’est insoutenable », a résumé Me Eskenazi.

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