Procès des attentats de Bruxelles: des cousins et des proches des accusés entendus par la cour
Des membres de la famille et des proches des accusés Ali El Haddad Asufi, Salah Abdeslam et Hervé Bayingana Muhirwa ont été entendus ce lundi par la cour, dans le cadre du procès des attentats de Bruxelles.
La cour en a appris un peu plus sur les accusés Ali El Haddad Asufi, Salah Abdeslam et Hervé Bayingana Muhirwa avec les témoignages lundi de leurs cousins respectifs ainsi que d’autres connaissances du dernier. En fin de journée, les travailleurs de Bruxelles-Propreté qui ont retrouvé le PC de la rue Max Roos ont conclu l’audience du jour.
C’est Anass A., un cousin d’Ali El Haddad Asufi qui a ouvert le bal. Poursuivi aux Pays-Bas pour son rôle présumé d’intermédiaire entre des vendeurs d’armes et les frères El Bakraoui, et acquitté en février dernier, il a répété à la cour qu’Ali El Haddad Asufi « ne lui aurait jamais demandé une chose pareille ». Il a décrit l’homme comme quelqu’un d’attentionné, qui prenait toujours soin de lui et du reste de la famille.
Visiblement traumatisé par son expérience avec la justice, il a enfin estimé que la détention de son cousin depuis sept ans était « absurde » et n’apportait aucune « plus-value » à l’enquête ou au procès.
Trois autres témoins étaient attendus en matinée. Pour deux d’entre eux, un père et son fils, la cour n’a aucune preuve officielle qu’ils aient bien reçu la citation à comparaître, un avocat de la défense s’inquiétant même que la justice belge ne dispose pas de leur adresse actuelle. Le dernier, qui ne s’était pas présenté en matinée, a été recontacté et a témoigné en début d’après-midi.
Il s’agissait d‘Abid Aberkane, le petit-cousin de l’accusé Salah Abdeslam, chez qui ce dernier avait trouvé refuge avec Sofien Ayari entre la fusillade de la rue du Dries et son arrestation le 18 mars. Il a été condamné à trois ans de prison avec sursis pour ces faits l’an dernier. Si rien de neuf n’est ressorti de son témoignage ce lundi, il a à nouveau créé certaines tensions entre le parquet et des avocats de la défense, qui ont estimé que les procureurs faisaient le procès du témoin sans s’intéresser aux accusés.
Une arrestation qui a « surpris »
Un troisième cousin d’accusé s’est alors présenté devant la cour, celui de Hervé Bayingana Muhirwa. Le témoin a affirmé à l’audience que l’accusé n’avait jamais eu la moindre sympathie pour le groupe terroriste État islamique, et qu’il l’avait même mis en garde contre les groupes extrémistes. Cousin, mais également voisin de l’accusé aux moments des faits, il a assuré n’avoir jamais vu personne chez Hervé Bayingana Muhirwa, que ce soit les accusés Osama Krayem et Mohamed Abrini, ou le kamikaze Najim Laachraoui.
Des propos confirmés par les propriétaires de l’appartement de la rue du Tivoli, à Laeken, qui ont dressé le portrait d’un locataire toujours calme et correct et dont l’arrestation les a fortement surpris. « Il ne recevait pas de visite, à part sa famille », a souligné la propriétaire.
La « caverne d’Ali Baba »
Un ancien collègue de l’accusé est ensuite venu déposer son témoignage à la cour. Il a reconnu très peu le connaître, mais en avoir toujours eu l’image de quelqu’un de bien, gentil et généreux, toujours à l’écoute des résidents du centre pour demandeurs d’asile de la Croix-Rouge dans lequel ils étaient veilleurs de nuit. N’ayant jamais remarqué quoique ce soit de bizarre, ou entendu d’autres collègues s’en plaindre, il a été choqué par son arrestation dans le tel cadre d’une enquête pour terrorisme.
Pour conclure la journée, deux des travailleurs de Bruxelles-Propreté qui ont retrouvé l’ordinateur abandonné rue Max Roos, qualifié de caverne d’Ali Baba par les enquêteurs, sont venus brièvement raconter à la cour leur découverte du 22 mars.
L’audience a été levée vers 18h00.