Procès attentats de Bruxelles: le parcours des kamikazes et de Mohamed Abrini à l’aéroport retracé pas à pas
Si la matinée de mercredi a été marquée par la présentation du témoignage du chauffeur de taxi qui avait déposé les deux kamikazes et l’accusé Mohamed Abrini à l’aéroport de Zaventem le matin du 22 mars 2016, l’après-midi a permis au juge d’instruction et au commissaire de police en charge, dans un premier temps, de l’enquête sur ces attentats d’en exposer les premiers pas.
Leur exposé a été marqué par la diffusion des images des deux explosions qui ont retenti dans l’aéroport, des images parfois très dures, attestant de la violence des déflagrations, soufflant les vitres, faisant tomber des morceaux de plafond et faisant de nombreux blessés.
Le commissaire a également, grâce aux images des caméras installées dans l’aéroport – destinées à gérer l’afflux des masses et dont le champ large ne permettait donc pas toujours de voir précisément les agissements des auteurs – retracé pas à pas le parcours des kamikazes et Mohamed Abrini, depuis leur arrivée à l’aéroport jusqu’au moment où Mohamed Abrini a quitté les lieux, après les deux explosions, à 7h59.
Il en ressort que le trio s’est concerté à deux reprises, pour coordonner les attaques. On voit également Mohamed Abrini hésiter, abandonner son chariot, transportant une troisième bombe, après la première explosion, pour finalement quitter l’aéroport après la seconde explosion.
Le policier a enfin brièvement présenté les cibles potentielles de l’attentat – des vols vers les États-Unis et Israël notamment – ainsi que les armes retrouvées à l’aéroport et qui ont pu être reliées aux deux kamikazes. Ibrahim El Bakraoui et Najim Laachraoui étaient, selon l’enquête, armés, leurs armes étaient prêtes à l’usage, mais ils ne les ont pas utilisées. Une fausse carte d’identité, au nom d’Olive Serra David, alias utilisé par Najim Laachraoui, ainsi qu’une carte Mobib anonyme qui a pu être reliée à Ibrahim El Bakraoui ont également été retrouvées sur les lieux des explosions.
En matinée, l’audition du chauffeur de taxi qui avait déposé le trio à l’aéroport, à 7h33 le 22 mars 2016, avait été détaillée. Le témoignage de ce taximan s’est avéré déterminant pour l’enquête, permettant d’identifier rapidement qu’un troisième homme aurait été impliqué – alors que seules deux bombes ont explosé – et de découvrir un appartement situé rue Max Roos, où il avait chargé ses clients. La perquisition de cette adresse permettra de mettre la main sur plusieurs téléphones ainsi qu’un ordinateur, dont l’analyse, qui sera présentée ultérieurement, a permis une nette avancée dans l’enquête.